Samedi soir à Alger, le Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (TNA) a participé au 17e festival national du théâtre professionnel (Fntp) en présentant « Aqd El Djouhar » (le collier de perles), une épopée historique qui a plongé le public présent dans les profondeurs de l’Histoire.

Le spectacle a été mis en scène dans une approche moderne par Haïder Benhassine, en utilisant des extraits du texte de la dramaturgie éponyme du regretté M’Hamed Benguettaf (1939-2014), et a été présenté au TNA lors des célébrations du 70e anniversaire du début de la glorieuse Guerre de libération.

De nombreux événements distincts qui ont marqué l’histoire de l’Algérie depuis les premières résistances populaires à l’occupant français ont été reconstitués dans un style contemporain actualisé, dirigé par une vingtaine d’artistes, dont des comédiennes, des comédiens, des ballerines et des danseurs.

Texte de M’Hamed Benguettaf, dédié à la lutte pour l’indépendance de l’Algérie depuis les quelques années qui ont suivi l’invasion française en 1830 déjà, possède une « dimension Brechtienne » – Bertolt Brecht, (1898-1956), dramaturge, metteur en scène, écrivain et poète allemand, célèbre pour son opposition à la « poétique » qui, selon lui, détourne le comédien du personnage qu’il incarne.

Dans le cadre du théâtre, les artistes ont fait preuve d’une grande maîtrise et de professionnalisme en répétant et en se préparant à cette célèbre épopée. Ils ont pleinement investi leurs personnages respectifs dans un espace scénique presque vide et entièrement ouvert, laissant ainsi apparaître les penderies des comédiens où leurs divers costumes de scène étaient accrochés.

Les acteurs ont occupé tous les espaces de la scène et ont échangé au rythme ascendant et soutenu, reconstituant les extraits de textes sélectionnés.

Il y a Sifeddine Bouha, Bouhadjar Boutchiche, Ghazel Laloui, Djaffar Benhalilou, Hichem Guergah, Hadjer Seraoui, Faziza Chemakh, Hakim Guemroud, Mounira Rouidji Fissa, Abdelkrim Beriber, Fouad Zahed, Khelifa Benbrahim Rachid, Salaheddine Khaldi, Ahcène Bellazreg et Ikram Iflis parmi les acteurs et danseurs qui ont raconté la gloire des valeureux Martyrs.

Le metteur en scène et Abdelghani Mazouz ont réalisé la scénographie en utilisant une scène presque vide, ce qui implique que le texte s’est suffi à lui-même et qu’il y a un espace entièrement ouvert, soumis à un éclairage judicieux qui a créé les atmosphères appropriées à chaque situation du spectacle.

Créées à partir d’une gestuelle et de mouvements inspirés des scènes d’exactions, de violence et de brutalité perpétrées par l’armée coloniale française envers les populations autochtones, les chorégraphies de Youcef Meftah ont été des plus percutantes, car elles ont parfaitement illustré les situations d’oppression et de persécution proposées.

La bande son et la musique de Bahr Bensalem ont également contribué de manière significative à la trame, en fournissant notamment une illustration des tableaux et des chorégraphies proposés.

Dans l’atmosphère solennelle de l’instant, le public, toujours attentif, a apprécié chaque instant du spectacle, applaudissant longuement les artistes à la fin de la représentation, réalisée par le Théâtre national Maheddine Bachtarzi.

Avec 19 représentations en compétition, le 17e FNTP a ouvert ses portes le 20 décembre dernier et se poursuit jusqu’au 30 du même mois, en plus de celles programmées hors concours à la salle Hadj-Omar (TNA), au Théâtre municipal d’Alger-centre et à la Place Mohamed-Touri, pour les spectacles de rue.