Le rapport annuel de la Sûreté de l’État (VSSE) publié ce vendredi présente, en préface, les défis majeurs pour l’avenir en matière de renseignement et de sécurité, selon l’administratrice générale du service, Francisca Bostyn.
En premier lieu, la responsable du service de renseignement civil mentionne « les difficultés associées aux cybermenaces et à l’évolution rapide des nouvelles technologies ». Le recrutement de personnel qualifié, l’adaptation du cadre juridique existant et le développement et l’amélioration de méthodes permettant de faire face à une augmentation exponentielle des données sont des éléments essentiels pour la Sûreté.
Autre défi pointé : » La contribution que la Sûreté de l’État devra apporter en vue d’accroître la résilience de notre pays à une époque où le débat sur la guerre en Europe est rouvert « . Estimant que le monde politique et les services de sécurité sont de plus en plus conscients de la nécessité de mieux préparer la société à la guerre et à d’autres situations de crise, Francisca Botyn se demande » comment la VSSE devra-t-elle adapter son travail de renseignement si la Belgique devait s’engager dans un conflit armé ?
« La RTBF a consulté le rapport annuel du service de renseignement et de sécurité, qui ne répond pas à la question posée. Dans une interview accordée à la RTBF, la responsable de la Sûreté explique cependant le contexte de l’exercice en cours.
» Nous sommes en effet en train de mener une réflexion sur notre façon de travailler en temps de guerre « , confirme Francisca Bostyn, tout en précisant les termes employés. » Je ne parle pas nécessairement de la présence de chars dans les rues de Charleroi et de Liège ; ce pourrait être un incendie volontaire qui rendrait notre bâtiment inaccessible. Ou une perte de nos systèmes de communication en raison d’un sabotage au niveau de l’Internet et de la transmission de données « , précise-t-elle.
En d’autres termes, si l’activité prend en considération le faible risque d’un conflit armé sur le territoire, il est primordial de considérer la poursuite des activités en cas d’attaque hybride de haute intensité qui combine des cyberattaques poussées, des actions de sabotage et des actes violents visant l’institution ou son environnement. Dans un contexte extrêmement dégradé, des officiers de renseignement travaillent sur des solutions qui permettraient de maintenir un accès aux bases de données ou de maintenir un contact avec les sources humaines qui alimentent le service en informations.