Dimanche, Ahmed Laaouej, président de la Fédération bruxelloise du PS, a répété le refus des socialistes d’intégrer un gouvernement bruxellois avec la N-VA.

Si les deux formateurs ne présentent pas « un nouveau projet de coalition rassembleur et garant d’une stabilité gouvernementale », il a garanti que « le PS assumera ses responsabilités, fera fonctionner le gouvernement sortant et prendra des initiatives au Parlement », en respectant les lois respectées.

Lors de la réunion des militants du parti pour les vœux de Nouvel an, il a exposé cette position constante adoptée par le PS, d’abord en interne des négociations, dès l’été dernier, afin de donner à celles-ci une opportunité de mener à bien.

Plus récemment, le parti a fait savoir publiquement qu’il y avait des formations néerlandophones qui soutenaient la création d’une majorité à quatre associant la N-VA, sortie perdante des élections régionales et communales, sans conseiller.

Selon M. Laaouej, le veto du PS a été suivi par d’autres veto exprimés à droite, dès le début, par le MR et les Engagés, qui ont été rejoints par l’Open Vld, à l’égard du PTB et de la Team Ahidar.

Équation complexe
Ahmed Laaouej a souligné que les opinions divergentes rendaient l’équation plus complexe, rappelant que la mission des formateurs (cf. David Leisterh et Elke Van den Brandt) était de « trouver une solution qui rassemble et ne se traduise pas par un mariage forcé et instable ».

Le chef du PS bruxellois a considéré comme « légitime » pour son parti, deuxième force politique régionale, « de ne pas souhaiter s’inscrire dans la majorité la plus à droite possible, alors que le Parlement est à gauche », en plus de devoir approuver une modification de loi afin de « permettre l’installation d’un commissaire de gouvernement et au prix d’une alliance avec la N-VA, qui défendra les intérêts de la Flandre avant ceux des Bruxellois ».

Il a ajouté que la majorité flamande n’est que « de papier » sans ce prix élevé à payer, devant l’assemblée, où se trouvait également la socialiste flamande Ans Persoons.

Pour le PS, la N-VA est contre Bruxelles

« Le MR de Georges-Louis Bouchez et son Centre Jean Gol ont décidé de déclarer une guerre culturelle au progrès et aux progressistes, et affirment leur volonté de domination. Il s’est trouvé un allié de cœur sombre en Bart De Wever et sa N-VA. Rien n’impose à un démocrate de suivre les injonctions d’une telle personnalité qui flirte avec l’extrême droite. Le droit de blocage avec la N-VA deviendra un droit de chantage : anti-bruxellois, anti-francophones, anti-diversité, anti-libertés, anti-égalité. Voilà ce que nous ne voulons pas et voilà pourquoi nous ne voulons pas donner à la N-VA le pouvoir exorbitant de maltraiter Bruxelles et ses habitants« , a-t-il dit, poussant plus loin son analyse.

Par ailleurs, « je vous épargne le rappel des insultes et des propos aux relents racistes d’un Francken et d’autres à la N-VA, autant de choses qui laisseront des traces indélébiles chez toutes et celles et ceux qui en sont les victimes« , a-t-il ajouté.

Au passage, M. Laaouej a fait observer qu’Ecolo avait réitéré son refus de participer à un gouvernement régional et rappelé ce qu’ils pensaient de la N-VA : « un parti raciste avec qui ils estiment impensable de gouverner« .

« Il n’y a donc pas de majorité au Parlement bruxellois pour un gouvernement avec la N-VA« , a-t-il conclu.