Les individus les plus talentueux s’intègrent-ils réellement dans la dynamique de groupe au travail ? La réponse n’est pas si évidente.

 

 

Une recherche américaine parue dans le Journal of Occupational Health Psychology révèle qu’au lieu d’être reconnus, les employés les plus performants peuvent parfois être marginalisés par leurs pairs. Ce phénomène insidieux peut nuire à la dynamique de groupe, entraver la productivité et détourner les talents de leurs objectifs.

 

 

Pour approfondir la compréhension de l’ostracisme en milieu professionnel, une équipe de chercheurs de l’université Rutgers a mené une enquête auprès de 630 employés provenant de 131 équipes, issues de divers secteurs tels que la santé, la finance, l’immobilier et l’industrie. Plus de deux tiers des participants étaient des femmes, et la majorité d’entre eux possédait environ six ans d’expérience. Bien que cette étude ait été réalisée en Chine, ses résultats trouvent un écho significatif dans les environnements de travail collaboratifs.

 

Les résultats sont sans équivoque : dans les équipes où la compétition est particulièrement intense, les employés les plus proactifs sont fréquemment isolés. En raison de cette exclusion, leur motivation tend à diminuer.

 

Cela entraîne un désengagement progressif et, parfois, une volonté de ralentir la performance collective.

 

Ce cercle vicieux se développe d’autant plus aisément dans des milieux compétitifs, où le succès individuel peut engendrer jalousies et tensions.

 

« Prenons l’exemple des commerciaux : si l’un d’eux dépasse largement son quota de vente, toute l’équipe en bénéficie mais les collègues moins performants risquent d’être perçus comme moins efficaces par la direction », explique le Docteur Cong Liu dans un communiqué.

 

Résultat, cette mise à l’écart des meilleurs éléments finit par peser sur l’ensemble de l’entreprise. « Dans les organisations, il y a les bons soldats qui favorisent l’efficacité et les « pommes pourries » qui sapent la productivité. Mais avec le temps, il apparaît que cette distinction entre bons et mauvais comportements n’est pas aussi nette qu’on pourrait le croire », souligne le Docteur Cong Liu.

 

Comment peut-on désamorcer cette situation explosive ? Selon le Docteur Cong Liu, il est crucial que les entreprises révisent leurs approches en matière d’évaluation et de reconnaissance des performances. Au lieu de favoriser des comparaisons directes entre les employés, elles devraient opter pour un retour d’information personnalisé qui mette en avant les contributions uniques de chacun.

 

« Il est crucial de considérer chaque membre de l’équipe comme un individu à part entière en mettant en avant son apport unique plutôt que de le juger en fonction des autres », recommande-t-elle.