La phase pilote du projet visant à interconnecter les systèmes d’informations douanières entre le Togo et les nations de l’Alliance des États du Sahel (AES) débutera le 10 mars 2025. Selon un document de l’Office togolais des recettes (OTR) dont Togo First a reçu une copie, cette première mise en œuvre se concentre sur le corridor Lomé-Bamako.
Selon l’administration fiscale togolaise, la mise en œuvre de cette interconnexion oblige désormais les opérations de transit sur cet axe à suivre les itinéraires déterminés par le système douanier automatisé Sydonia World. Ce projet, qui se prévoit de se déployer sur le corridor Lomé-Ouagadougou-Niamey, exprime l’ambition du Togo et du Mali de garantir la sécurité, de faciliter et d’accélérer le transport des biens, particulièrement ceux venant du port de Lomé vers le pays sahélien, comme l’indique-t-il.
Le projet a pour objectif d’améliorer le statut stratégique du port de Lomé en tant que point d’entrée pour les échanges commerciaux avec les nations sahéliennes. Adama Ilboudo, Directeur général des douanes du Burkina Faso, avait exprimé cette ambition en juin 2024 lors de la signature de l’accord d’interconnexion. D’après lui, l’instauration de ce dispositif favorisera une gestion numérique du transit à l’échelle confédérale et simplifiera les transactions transfrontalières.
Outre la simplification des processus, les pays impliqués envisagent d’exploiter cet instrument pour combattre plus efficacement la fraude douanière et les activités illégales, tout en sauvegardant leurs revenus fiscaux.
Cette collaboration se déroule dans une conjoncture économique difficile, caractérisée par les mesures punitives infligées par la CEDEAO aux gouvernements militaires du Sahel. Suite à la fermeture des frontières entre le Bénin et le Niger, résultat direct de ces sanctions, le Togo a redoublé d’efforts pour consolider ses liens commerciaux avec les pays sahéliens environnants.