Le niveau de détresse humanitaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) est devenu critique. D’après l’UNICEF, plus de 850 000 individus ont été forcés d’abandonner leur domicile en raison des violences, avec presque la moitié qui sont des enfants.

Ces personnes déplacées habitent dans des conditions difficiles, résidant dans des écoles, des églises ou en plein air, et ont un accès très restreint à l’eau potable, aux services de santé et à l’éducation.

L’UNICEF lance un cri d’alerte face à l’augmentation alarmante des atteintes graves aux droits des enfants. Depuis janvier 2025, on a constaté une hausse de 150% des cas attestés de violences sexuelles, de meurtres, de mutilations et de recrutement forcé par des organisations armées comparativement à décembre 2024.

Le domaine de la santé est à deux doigts de la débâcle. Les hôpitaux sont débordés et souffrent d’un manque de médicaments et de matériel. Plus de 15 établissements de santé ont subi des destructions partielles pendant que les épidémies continuent de se répandre. Depuis le début de l’année, on a recensé 377 cas de choléra, dont 146 au cours d’une seule semaine à la fin de février, affectant principalement les camps où se trouvent les personnes déplacées. On constate également une propagation alarmante de la rougeole et du mpox.

Le système éducatif traverse également une crise. Plus de 1 000 établissements scolaires ont été fermés, empêchant 300 000 étudiants d’accéder à l’éducation. Désormais, 19 écoles de Bukavu servent de refuges temporaires pour les familles qui ont été déplacées.

Confronté à cette situation d’urgence, l’UNICEF et ses collaborateurs intensifient leurs interventions. On déploie des efforts pour rassembler les enfants non accompagnés avec leur famille, et déjà 40 % de ces situations ont été gérées. Quatre centres d’appels sont en service pour fournir une assistance psychosociale aux enfants touchés par un traumatisme et les diriger vers des services spécialisés.

Trois stations de purification, générant 180 000 litres d’eau par jour, ont été mises en place pour améliorer l’accès à l’eau potable. Simultanément, des équipes itinérantes prennent part aux efforts dans les régions affectées par le choléra en procédant à la désinfection, à la sensibilisation et à l’octroi de soins médicaux.

L’UNICEF exige une interruption immédiate des combats et le respect du droit international humanitaire.

« Les enfants sont les premières victimes de cette crise. Ils ont besoin de protection, de soins et de solutions durables », insiste Jean-François Basse, représentant par intérim de l’UNICEF en RDC.

Bien que les circonstances continuent de se dégrader, une lueur d’espoir pourrait naître des pourparlers de paix en cours. Ces pourparlers sont organisés en Angola sous l’auspice de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL). L’objectif de ces négociations est de parvenir à une solution politique au conflit et d’assurer la stabilisation de la région. Cependant, les travailleurs humanitaires mettent en garde : sans une véritable volonté de parvenir à un cessez-le-feu et d’assurer un accès sûr à l’aide, la crise humanitaire pourrait encore s’aggraver.