Il y a 20 ans, jour pour jour, 48 pays africains ont adopté à Maputo, au Mozambique, la Convention de l’Union africaine contre la corruption.
C’est donc ce mardi 11 juillet, qu’est commémorée la journée africaine de lutte contre la corruption.
Vingt ans après, quel bilan peut-on tirer ?
Avec un score d’indice de perception de la corruption de 154 sur 180, renseigne RFI, le Nigéria ne fait pas figure de bon élève.
Mais dans les coulisses de l’Union africaine, son nom revient avec enthousiasme, car ces dernières années, Abuja a réussi à récupérer plus de 300 millions de dollars, détournés par l’ancien dictateur, Sani Abacha.
La Zambie est également citée en exemple, note la même source. En mars, les autorités ont licencié plusieurs fonctionnaires du ministère des Finances, impliqués dans un trafic de fausses factures.
Ils auraient détourné 25 millions de dollars des fonds publics. Ce travail d’assainissement a également été observé en Afrique du Sud, où une commission d’enquête a été mise en place pour faire la lumière sur les années de corruption sous l’ancien président Jacob Zuma.
À chaque fois, l’opinion publique a joué un rôle de premier plan pour forcer le changement.
En Sierra Leone, c’est la population qui a fait pression pour que les lois anti-corruption soient réellement appliquées.
Le Kenya est allé plus loin, en permettant aux agences anticorruption d’accéder aux donnés personnelles dans le but de traquer les flux financiers illicites.
Malgré des progrès significatifs, pointe la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, “les détournements d’argent restent importants”.
Pour la commission, “ces pratiques font encore perdre au continent 148 milliards de dollars par an”.
Et pour François Valérian, administrateur de l’ONG Transparency International, les derniers coups d’État en Afrique de l’Ouest notamment au Burkina-Faso, en Guinée et au Mali, ne sont pas de bons signaux envoyés pour la lutte contre la corruption.
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