Les appels au calme se font de plus en plus nombreux alors que les affrontements s’intensifient dans le nord-est du pays, opposant l’armée loyale au président Salva Kiir à la White Army, une milice Nuer alliée à l’ancien vice-président Riek Machar.

 

Face à cette impasse sécuritaire, Washington a décidé d’évacuer son personnel non essentiel. En l’espace de 48 heures, la situation a connu une détérioration alarmante.

 

 

Les tensions ont atteint un niveau critique mardi, lorsqu’un groupe armé a engagé des combats avec l’armée sud-soudanaise. Cette confrontation a entraîné l’arrestation de deux ministres du gouvernement et d’un chef adjoint de l’armée, tous proches de l’ancien vice-président Riek Machar, désormais à la tête d’un mouvement rebelle. Par ailleurs, l’armée a encerclé la résidence de M. Machar, suscitant des craintes parmi ses partisans que ces arrestations ne mettent en péril l’accord de paix en cours de mise en œuvre.

 

Le Soudan du Sud, qui a obtenu son indépendance en 2011, a été dévasté par une guerre civile tragique entre 2013 et 2018, faisant plus de 400 000 victimes. Un accord de paix, signé en 2018 entre le président Salva Kiir et Riek Machar, avait pour objectif de stabiliser la nation, mais son application demeure précaire.

Récemment, une attaque visant l’ONU a suscité des préoccupations au niveau international.

 

Vendredi, un hélicoptère des Nations Unies en mission d’évacuation dans le nord du pays a été attaqué, aggravant ainsi la situation sécuritaire. L’ONU a rapidement réagi en qualifiant cet incident de « crime de guerre ». De son côté, la Commission des droits de l’homme de l’ONU au Soudan du Sud a exprimé ses inquiétudes concernant l’augmentation des violences et les tensions croissantes à Juba.

 

 

« Nous assistons à une régression alarmante qui pourrait effacer des années de progrès durement acquis. Plutôt que d’alimenter les divisions et les conflits, les dirigeants doivent de toute urgence se recentrer sur le processus de paix, faire respecter les droits de l’homme des citoyens du Sud-Soudan et assurer une transition sans heurts vers la démocratie », a déclaré Yasmin Sooka, présidente de la Commission.