Une publication de La Banque Mondiale
L’égalité entre les hommes et les femmes ne peut pas être attendue : c’est une nécessité impérieuse. Les inégalités entre les hommes et les femmes sont accentuées par les crises, les conflits et les bouleversements majeurs qui affectent le monde, allant du changement climatique et de l’épuisement des ressources naturelles aux transitions technologiques.
Dans de nombreux pays, les problèmes sont encore renforcés par les reculs et les attaques contre l’égalité des sexes, alors que la croissance économique est ralentie et que les finances publiques sont plombées par la dette. Il y a un retard alarmant dans les avancées vers la réalisation de l’Objectif de développement durable n° 5, qui vise à l’égalité des sexes d’ici 2030. D’après certaines estimations (a), la parité entre les femmes et les hommes en matière de revenus et de droits juridiques demandera 134 ans.
Il nous est impossible de l’accepter
C’est la raison pour laquelle le Groupe de la Banque mondiale augmente ses ambitions afin de mieux participer à la réalisation de l’égalité sexiste. Grâce à notre nouvelle stratégie de genre 2024-2030 (a), nous nous engageons à travailler afin d’assurer un bien-être essentiel aux femmes, d’élargir leurs opportunités économiques et de favoriser leur accès à des postes de direction. Trois axes d’action essentiels sont nécessaires pour accélérer l’égalité entre les hommes et les femmes, une condition essentielle pour mettre un terme à la pauvreté sur une planète vivable.
La mise en place de cette stratégie a été réalisée après des consultations approfondies avec les acteurs impliqués dans plus de 100 pays. Fondée sur les résultats de dix ans d’analyses sur le genre et le développement (a) et de travaux rétrospectifs institutionnels (a) et thématiques (a), elle est axée sur la recherche et l’expérience opérationnelle à l’échelle mondiale. Durant toute la mise en place de cette stratégie, notre objectif sera de reproduire à grande échelle les solutions qui ont démontré leur efficacité, de mesurer nos avancées et de rendre compte de nos progrès.
Il est évident qu’accélérer les avancées sur le terrain de l’égalité entre les hommes et les femmes ne sera pas chose aisée. Il sera nécessaire de prendre des mesures fermes et complètes face à des obstacles complexes et persistants.
C’est la raison pour laquelle la stratégie suggère de rassembler les atouts, les ressources et les compétences de toutes les institutions du Groupe : la Banque mondiale, la Société financière internationale (IFC) et l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA). Et c’est pourquoi nous insisterons sur trois facteurs clés du changement : l’innovation, le financement et l’action collective.
En premier lieu, l’innovation implique de soutenir des réformes institutionnelles et politiques et des programmes visant à combattre les inégalités femmes-hommes en utilisant toutes les ressources disponibles (données, éléments factuels, outils technologiques, connaissances comportementales, etc.), ainsi que de tirer des leçons des solutions développées au niveau local et de les améliorer.