Dans le cadre de tensions croissantes avec ses voisins tels que le Maroc et le Mali, ainsi qu’avec son ancien colonisateur, la France, le gouvernement algérien a soumis un projet de loi ayant pour but de réguler l’engagement militaire.

Le projet de texte, prévu pour être révélé mercredi par le ministre de la Justice dans ce pays nord-africain, a reçu l’approbation des ministres en début de mois. L’été dernier, les liens entre la France et l’Algérie ont subi une grave dégradation suite à la décision de la France de soutenir le projet d’autonomie du Maroc pour le Sahara occidental. Ce territoire est revendiqué par le Front Polisario, un groupe indépendantiste qui reçoit le soutien d’Alger, où sont situés ses camps de réfugiés dans le sud-est du pays.

La discussion autour de la loi sur la mobilisation générale se déroule pendant que Saïd Changriha, le chef d’état-major de l’armée algérienne, réalise une série de visites dans les zones militaires frontalières pour superviser les opérations militaires.

Il s’agit également d’une réaction suite à l’annonce faite plus tôt en ce mois d’octobre par l’Algérie, détentrice de l’une des plus imposantes forces armées en Afrique, qu’elle avait abattu un drone militaire à proximité de sa frontière avec le Mali. C’était le premier événement de cette nature dans un climat de tensions grandissantes entre les deux nations, qui administrent chacune une large portion du Sahara.

Le texte du projet de loi, dont l’Associated Press a eu connaissance, vise à « définir les modalités d’organisation, de préparation et de mise en œuvre de la mobilisation générale prévue par l’article 99 de la Constitution », qui autorise la mobilisation de toutes les forces armées en cas de crise majeure.

Ce projet de loi suscite l’inquiétude des citoyens algériens.

« Je n’ai pas compris ce qui se cache derrière ce projet », a déclaré Aziza Sahoui, une enseignante à la retraite, sur les réseaux sociaux. « Je suis très inquiète, surtout après l’incursion d’un drone malien sur notre territoire. »