Le gouvernement burkinabè a adopté mercredi un projet de loi révisant la Constitution et consacrant désormais les langues nationales comme langues officielles à la place du français qui est relégué au rang de « langue de travail ».
Le compte-rendu du Conseil des ministres précise que ce projet de loi « s’inscrit dans le cadre de la réalisation d’une des principales missions de la transition qui consiste à engager des réformes politiques, administratives et institutionnelles en vue de renforcer la culture démocratique et consolider l’État de Droit ».
Parmi les « innovations majeures » de ce nouveau texte figure « l’érection des langues nationales en langues officielles en lieu et place du français qui devient la langue de travail ».
« L’écriture d’une nouvelle Constitution est une question de souveraineté politique, économique et culturelle. Nul ne peut s’épanouir réellement à partir des concepts d’autrui », a déclaré vendredi le Premier ministre Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela, faisant allusion à des textes calqués sur la constitution française.
Plus tôt cette année, le Mali gouverné comme le Burkina par des militaires et qui entretient également des relations exécrables avec la France avait modifié sa Constitution par référendum et réservé le même sort au français.
Depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Traoré, le Burkina s’est éloigné de la France, ancienne puissance coloniale et partenaire historique tout en se rapprochant de Moscou.
Depuis 2015, le Burkina est pris dans une spirale de violences perpétrées par les groupes djihadistes, qui frappaient déjà le Mali et le Niger voisins et qui ont fait plus de 17 000 morts.
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