Bruxelles est toujours dépourvue de gouvernement et ne semble pas s’en rapprocher. David Leisterh, le formateur indépendant, a prévu une conférence de presse pour vendredi. Il semble inévitable que la démission survienne.
Acte de décès
Depuis plusieurs semaines, les diverses tactiques employées par chacun semblent davantage orientées vers la planification de l’échec que celle du succès. L’essentiel des efforts est axé sur influencer la réponse à la question : qui assumera la responsabilité publique de l’échec ? Évidemment, les réponses varient selon le groupe interrogé. Le MR, très passif, ne prenant aucune mesure pour contrarier la N-VA ? Le PS catégorique dans son refus de gouverner aux côtés des nationalistes ? La N-VA qui exerce une pression sur ses alliés au niveau fédéral, quel en sera le résultat ? Le VLD est-il un électron libre ? GROEN qui perfectionne sa revanche ? Le CD&V est-il sournois ? Écolo aux refuges ?Une réponse mathématique, mais pas politique à Bruxelles.
Cependant, la semaine dernière, je vous avais mentionné qu’une solution pourrait être trouvée grâce à l’ouverture du CD&V. Je vous avais expliqué mathématiquement que si on prenait les divers partis politiques, sans se préoccuper de leur idéologie respective, et qu’on les cumulait, il serait possible d’établir une formule incluant le PS, le MR, Les Engagés, le CD&V, Groen, Vooruit et le VLD. Le bénéfice était que les trois familles traditionnelles étaient rassemblées, en plus de Groen. Cependant, une solution mathématique n’est pas forcément une solution politique.
Le leadership du VLD Bruxellois, Frédéric de Gucht, a fermement réagi en public à l’ouverture initiée par les troupes de Sammy Mahdi, exprimant son souhait que la N-VA soit incluse dans un gouvernement. Pour couronner le tout, il décrit le refus du PS face à la N-VA comme un dédain envers les néerlandophones et comme pitoyable. Pour l’instant, Vooruit et Groen n’ont pas réagi, laissant passer les scuds.
David Leisterh sans réponse.
David Leisterh n’a donc pas réussi à persuader son parti, qui est affilié au libéralisme. Il n’a pas ostensiblement augmenté le ton, semblant accepter la position flamande. Il a donc adressé une correspondance aux partis francophones pour leur faire part de son incapacité à dénicher une alternative à la N-VA du côté flamand. Il fait appel aux instances des partis francophones, PS, ECOLO, DéFI pour assumer leurs obligations. Les trois ont exprimé des critiques, mentionnant une tendance du MR à imposer la N-VA et par conséquent, ils sont restés fermes dans leur refus.Bruxelles s’achemine donc vers une sorte de désordre politique. Cela a mis en évidence un fossé considérable entre les décideurs politiques et la réalité de la capitale en termes de sécurité, de pauvreté ou de situation financière. À l’échelle fédérale, quelques-uns évoquent la possibilité d’une éventuelle tutelle sur la région. C’est un rêve pour les nationalistes flamands qui ont constamment plaidé en faveur d’une administration conjointe de Bruxelles par les deux principales régions. En effet, c’est le sujet délicat : tous les participants à la table ne sont pas désireux de soutenir fermement l’autonomie régionale et estiment qu’il serait préférable de laisser la situation s’enliser.