À Bruxelles, le processus de gentrification asphyxie de nombreux quartiers populaires. Un phénomène qui affecte durement et sans relâche les individus à faibles revenus, y compris les retraités.
Dans les Marolles, emblème du quartier populaire dévoré par la spéculation immobilière, les promoteurs immobiliers semblent se réjouir sans retenue. Ils acquièrent des bâtiments où les loyers étaient modestes, entre 400 et 500€, pour ensuite les revendre à un prix exorbitant à des individus nettement plus aisés. Par exemple, un appartement de 40m² est mis en vente à 215.000€.
La compagnie DARC Projets a exécuté un coup sur deux bâtiments localisés rue Saint-Ghislain et rue de Nancy. La majorité des résidents de ces bâtiments sont des seniors ayant de faibles retraites. L’ex-propriétaire avait l’habitude de fixer des loyers bas et raisonnables, en prenant en considération la situation financière de ses locataires. Actuellement, 17 foyers constitués d’individus âgés entre 70 et 90 ans sont évincés par ces entreprises en recourant à des tactiques d’intimidation. L’idée après l’envoi des préavis est qu’ils s’en aillent au plus vite.
Ce phénomène, qui se manifeste à divers endroits, témoigne des effets désastreux sur les plus vulnérables découlant de la liberté accordée au marché. Les seniors impliqués sont souvent des bénéficiaires de la Grapa ou sont au CPAS. Elles doivent dénicher une solution de relogement dans les plus brefs délais, malgré l’absence de perspective d’amélioration de leur condition financière.
Si nous souhaitons empêcher nos anciens de devenir les cibles de ce phénomène odieux et d’augmenter le nombre de personnes sans-abri, il est indispensable d’intervenir publiquement sur le marché immobilier. Il est indispensable d’utiliser des instruments publics efficaces pour réguler les loyers. Il est également crucial d’imposer une proportion de logements sociaux ou à prix abordable dans chaque projet immobilier privé. Dans ce contexte, l’ex-propriétaire souhaitant vendre a soumis une proposition au CPAS de la Ville de Bruxelles pour le rachat du bien, mais en vain.
Il nous faut envisager comment la Région pourrait agir dans de telles situations pour sauvegarder ces foyers constitués de nos aînés qui sont en situation de vulnérabilité. Malheureusement, d’autres bâtiments subiront des expulsions. De nombreux quartiers de Bruxelles sont affectés par ce problème.
Quoi qu’il en soit, après avoir échangé avec l’Union des Locataires Marolienne sur le sujet, j’ai interpellé la Secrétaire d’État au logement. Le fait de mal loger les personnes âgées est un véritable fléau. Il faut que nous nous en occupions.