En Belgique, renseigne RFI, le Musée royal de l’Afrique centrale, à Tervuren, a restreint l’accès à une exposition sur ses archives photographiques coloniales.
La direction a estimé que les images sélectionnées par l’artiste burundais Teddy Mazina n’étaient pas assez replacées dans leur contexte, et a décidé de n’ouvrir l’exposition « My Name Is No-Body » que pour deux journées de visites guidées, en présence de l’artiste.
Sur les murs de la salle d’exposition, il y a des clichés d’hommes noirs enchainés, sans nom, seulement qualifiés du terme raciste « nègres ».
Il y a aussi des clichés de jeunes femmes africaines entièrement nues.
En présentant de manière brute des photographies prises dans les anciennes colonies belges accompagnées de leurs légendes d’origine, Teddy Mazina entend souligner l’absurdité et la violence du regard colonial et ses conséquences jusqu’à aujourd’hui.
Pour Bart Ouvry, le directeur général du Musée royal de l’Afrique centrale, il était donc impossible de présenter des images et des mots racistes sans filtre.
« On ne veut pas montrer ces images et ces mots tels quels. On veut les montrer dans un contexte historique. Aujourd’hui, une de nos missions principales, c’est justement de nous battre contre les images stéréotypées qu’on a donné des Africains dans le passé. Parfois, on tâtonne, je ne le cache pas. Mais l’important, c’est d’apprendre de nos erreurs », soutient ce dernier.
L’exposition ouvre en tout cas un débat sur la présentation et la réception de ces images.
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