En Belgique, l’accès aux soins psychologiques est compliqué et inégalitaire. Cela est ce qui découle de l’étude Solidaris sur la santé mentale, effectuée auprès de 822 adultes francophones en juillet 2024, ainsi que son indicateur concernant l’utilisation des services de santé mentale.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : l’an dernier, 44% de la population a manifesté un besoin d’assistance en santé mentale, mais paradoxalement, seule une personne affiliée sur six a réellement reçu un suivi (15%). Examinons cette recherche et ce qu’elle dévoile sur notre société.
On débute avec les bonnes nouvelles.
Débutons par ce qui est réjouissant : le succès de l’initiative des psychologues de première ligne. Depuis l’année 2021, le pays a élargi l’éventail de services psychologiques proposé. C’est un accord signé entre l’INAMI, le SPF Santé publique et le secteur qui rend les soins psychologiques plus accessibles financièrement pour tout le monde.
Et les résultats sont visibles : de 2021 à 2023, on remarque une hausse de la prise en charge chez les membres de Solidaris (de 14,67% à 15,86%).
Aujourd’hui, une séance individuelle avec un psychologue de première ligne est de 4 € pour une personne qui bénéficie de l’intervention majorée alors qu’elle est de 11 € pour une bénéficiaire ordinaire. Et elle vise donc à permettre à cette population d’avoir accès à un soutien psychologique plus facilement, et ce, dans l’objectif plus général d’éviter une installation, voire une aggravation des troubles de santé mentale parmi la population », détaille Alievtina Hervy, experte études chez Solidaris.
Le hic, c’est que 4 répondants sur 5 n’étaient pas au courant de cette nouvelle offre de soins. « Ce sont les groupes sociaux les plus favorisés et les plus diplômés qui sont plus souvent informés de cette nouvelle offre. Donc il reste effectivement un travail d’information, d’amélioration de l’accès à l’information auprès des publics qui en ont le plus besoin », précise l’experte.
Bien que cette proposition soit en place et semble faciliter l’accès à la santé mentale, on constate une chose : la santé psychologique se détériore en Belgique, surtout chez des groupes cibles qui étaient déjà dans une situation précaire.