Depuis quelques jours, Maximilien Leeman a entrepris un challenge : faire le tour de la Belgique en courant 1440 km. Au-delà de l’aspect sportif, il s’agit également d’un geste de solidarité pour une cause qui lui est chère : promouvoir des itinéraires sûrs et légaux pour les personnes migrantes.

Maximilien a parcouru une grande partie de la Belgique en plus de 20 jours depuis son départ. Un périple qu’il effectue à pied avec deux objectifs en tête :

« J’avais envie de visiter la Belgique et j’essaye de trouver les moyens les plus durables de le faire. Comme j’adore faire de la course à pied et que je me suis rendu compte dans un de mes précédents voyages que mes jambes tenaient assez bien dans l’effort, j’ai choisi cette option.

Et d’ajouter : « Mais je veux aussi parler des politiques migratoires toujours plus sécuritaires et répressives, en Belgique comme dans le reste de l’Europe. Avec vraiment des politiques qui sont pratiquement inhumaines. Que ce soit pour les personnes qui veulent héberger, que ce soit pour les personnes en migration qui ont déjà très peu de droits. C’est une période où il faut vraiment soutenir cette cause. »

Durant son voyage, Maximilien passe la nuit chez les locaux. C’est aussi une occasion de fêter la solidarité dans la vie de tous les jours.

« Je fais en moyenne 30 km par jour et le soir, je dors chez l’habitant. De base, je devais toquer tous les soirs. Mais BelRefugees, l’association avec qui je fais le projet a mis un lien sur internet vers mon adresse mail pour me contacter. J’ai reçu beaucoup de réponses positives. Je n’ai dû toquer que quelques fois pour trouver un logement. Maintenant que je suis en Flandre, c’est un peu plus difficile, car le message est moins bien passé. »

Au total, son voyage fera entre 1300 et 1400 km. Ce qui représente environ 45 jours de marche et quatre-cinq jours de repos. « Je me suis bien préparé. Pendant un mois et demi avant de partir, j’ai couru tous les jours. À la fin, c’était quinze kilomètres par jour. J’ai fait environ 500 km juste comme ça. Je suis sportif de base et de base. J’adore courir. »

Et chaque soir, les rencontres sont toujours très belles : « J’ai rencontré plein de gens impliqués. J’ai eu une dame qui héberge des personnes en migration qui m’a hébergé. Elle m’a un peu expliqué comment ça se passe. Et puis j’ai aussi rencontré deux collectifs qui se sont créés dans des villages au Luxembourg de personnes qui se sont rendu compte qu’il y avait des personnes qui dormaient dans la forêt. Au départ, ils ont commencé un peu à les aider en leur donnant à boire et à manger. Et petit à petit, avec beaucoup d’énergie et un peu d’aide de la commune, ils ont réussi à avoir un bâtiment en dur. »

Ensuite, Maximilien a également eu une autre rencontre qui était différente. Une personne qui l’a soutenu lors de sa course pendant un certain temps :

« Mohamed est venu courir avec moiIl a dormi deux ans dans la forêt ici en Belgique avant de recevoir de l’aide d’un des collectifs. »

Toutes ces histoires ont touché Maximilien parce que c’est vraiment de la solidarité pure : « Ce sont des citoyens et des citoyennes qui se sont dit non, ça, on n’accepte pas. Parfois, ils avaient un peu peur de la police parce qu’ils ne savaient pas trop légalement s’ils avaient le droit ou pas d’aider. Mais même en pensant à ça, ils ont quand même donné de leur temps et de leur énergie pour la solidarité. Franchement, c’était super chouette à entendre et à voir comme récit. »

Maximilien désire également que sa course ait une portée significative. Il suggère donc de lui apporter son soutien en contribuant à BelRefugees par des dons.
« BelRefugees fait un gros travail pour défendre les droits et accompagner les personnes en migration en Belgique. L’organisation milite pour un accueil humain et digne, ce qui est en totale adéquation avec les valeurs que je souhaite porter à travers SolidaRun. Leur action ne se limite pas à dénoncer les injustices, mais propose aussi des solutions concrètes et humaines, d’hébergement, d’accompagnement socio-juridique, de distribution de vêtements et matériels etc. Je voulais que cette course serve à amplifier leur voix et mobilise un maximum de soutien pour leurs actions.« 
Les fonds collectés serviront à financer les initiatives de BelRefugees. Il ne reste plus qu’une vingtaine de jours et Maximilien aura achevé son périple en Belgique.