Le plan de reprise d’Air Belgium a été approuvé par le tribunal de l’entreprise de Nivelles. Les deux compagnies néerlandaises et britanniques qui ont repris la compagnie aérienne ne conservent que 197 des 401 employés qu’Air Belgium employait encore. Ces repreneurs sont en effet seulement intéressés par les activités cargo d’Air Belgium. Ce vendredi matin, Air Belgium a fait part de la nouvelle à ses employés.
C’est donc une nouvelle ère qui s’ouvre pour Air Belgium, dont la santé a toujours été fragile depuis ses débuts en pleine effervescence en 2016.
Des débuts encourageants
C’est en 2016 qu’elle est mise en avant avec l’idée de créer une nouvelle compagnie belge, Air Belgium. À cette époque, la faillite de sa compagnie nationale Sabena n’a pas encore été complètement assimilée par la Belgique et Brussels Airlines, qui a été créée sur les ruines de la Sabena, est sur le point d’être rachetée par les Français de Lufthansa. Donc, l’idée qu’une nouvelle entreprise, marquée par le noir, le jaune et le rouge, arrive dans le ciel belge est vraiment attirante.
Niky Terzakis est à l’origine du projet, un homme très expérimenté dans le domaine de l’aviation, ayant dirigé TNT Airways. L’opération sera financée par des investisseurs de Hong Kong.
Cependant, Air Belgium devra patienter un certain temps avant de pouvoir effectuer des vols. Il sera nécessaire pour la compagnie de recruter du personnel, de choisir ses avions et d’obtenir les autorisations de vol. Dès mars 2018, les premiers vols commerciaux sont effectués, d’abord pour le compte d’autres compagnies comme Royal Air Maroc, Air France ou Tui, par exemple.
Pendant ce temps, les dirigeants décident d’agir depuis l’aéroport de Charleroi. Début juin 2018, Air Belgium lance son premier vol commercial officiel à destination de Hong Kong.
Cependant, dès le départ, les décisions prises par l’opérateur Air Belgium sont à risque.
« Il est arrivé à Gosselies Airport avec un projet de liaison intercontinental sur une piste relativement inadaptée dans des structures relativement inadaptées« , explique Jean Collard, consultant en aéronautique pour la société Whitestone.
Ce spécialiste met en évidence l’absence, à l’époque, d’infrastructures adaptées à l’accueil des passagers de première classe. La sélection des premiers Airbus A340 quadrimoteurs d’Air Belgium, plus consommateurs de kérosène que d’autres avions disponibles à l’époque, a également rendu la situation plus complexe.
« L’A340 était un vieil avion, il avait besoin d’une distance importante de décollage, donc il devait décoller avec moins de passagers et moins de fret, donc les coûts étaient beaucoup plus élevés« , souligne Jean Collard, alors que selon lui, pour atteindre l’équilibre financier, ce type d’avion devait voler « quasiment tout le temps plein à 80% de passagers« . « Ce qui était extrêmement compliqué« , note Jean Collard.