Les pigeons en milieu urbain, souvent considérés comme des intrus ou des oubliés, mériteraient une attention particulière. Les défenseurs de ce volatile soulignent que leur présence constante dans nos villes soulève des interrogations cruciales concernant notre relation avec la nature et notre responsabilité envers les espèces que nous avons domestiquées. Dans cette situation, l’association Les plumes d’Ixelles a décidé de soumettre une pétition au Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale afin de faire entendre la voix de ces oiseaux maltraités.
Une espèce qui est dépendante et fragile.
Les pigeons bisets, souvent confondus avec les pigeons ramiers, sont des pigeons domestiques, à la différence de leurs cousins sauvages. Exposés à leur environnement naturel, ils sont complètement dépendants de l’homme pour leur survie. Dans cette optique, leur situation ressemblerait à celle des chats errants, pour lesquels certaines municipalités mettent en œuvre des programmes de stérilisation. Toutefois, les politiques publiques d’éradication brutale des pigeons des villes, comme les captures, les gazages ou encore l’interdiction du nourrissage, ne font qu’accentuer leur souffrance.
Stéphanie De Jonghe, présidente de l’association « Les plumes d’Ixelles », nous explique que « nous avons une responsabilité collective. Ces oiseaux ne peuvent pas survivre sans aide. Les déclarer autonomes sur le plan alimentaire est une illusion. » En effet, les bisets sont granivores et leur régulation par la famine est inacceptable, tant sur le plan éthique que pratique.
En 2022, les pratiques cruelles de capture et de gazage des pigeons ont été interdites par la Région de Bruxelles-Capitale. Cependant, ce progrès n’a pas été accompagné d’un véritable plan de gestion. Au lieu de développer des programmes de contraception, les communes ont privilégié des interdictions de nourrissage, sanctionnant les citoyens qui cherchent à aider ces oiseaux. Cela ne fait qu’augmenter leur détresse », déplore Stéphanie De Jonghe.