Jusqu’au 2 février, le Heysel est l’hôte de la 70e édition de la BRAFA. Initialement un événement bruxellois uniquement, ce rendez-vous dédié aux antiquités a gagné en importance et s’est tourné vers l’international. Durant toute la semaine, 130 exposants en provenance de 16 pays exposent leurs objets les plus précieux, allant des fossiles de l’ère préhistorique aux créations des artistes contemporains les plus actuels.
Cet objet surprenant est offert par un galeriste néerlandais : une patte antérieure de mammouth laineux dépassant les deux mètres de hauteur, découverte en mer du Nord et remarquablement bien conservée. Le même galeriste présente aussi le squelette d’un ichtyosaure. Sans doute l’élément le plus ancien de toute la foire : on estime qu’il a environ 180 millions d’années.
La BRAFA est une sorte de musée où se trouvent des objets uniques, tous mis en vente. Comme cet automate exceptionnel de livre. Il a été monté à Genève en 1823 et il fonctionne toujours impeccablement. Un médaillon est présent sur sa jaquette en or, émail et écaille de tortue. Vous insérez discrètement une carte contenant une question entre les pages d’un livre clos, et comme par enchantement, le livre prend vie. Le médaillon s’ouvre, révélant un petit tableau peint représentant le lac Léman. Face à ce paysage, la figurine d’un sorcier donne quatre coups de sa baguette enchantée, ouvrant un petit panneau où se dévoile la réponse.
Maurice Sandoz, un collectionneur suisse, a acquis le livre et l’a utilisé comme un Liber Amicorum : durant la première moitié du XXe siècle, il sollicitait la signature de chacun de ses hôtes. Ainsi, on peut y découvrir des centaines de noms d’une grande renommée, y compris celui de Charlie Chaplin. Naturellement, une telle fortune a une valeur, soit deux millions d’euros.
Il est probable que cette pièce rare (il n’en existe que huit dans le monde) figure parmi les plus onéreuses présentées à la BRAFA. Cependant, on peut également dénicher des œuvres de grands artistes à un tarif tout à fait raisonnable.
La galerie Harold t’Kint a reconstitué l’atelier de Pol Bury, un artiste belge du XX° siècle, spécialiste de l’art cinétique, dont les œuvres sont exposées dans les lieux publics aussi bien à Bruxelles qu’à Paris. « On commence, explique Henriette t’Kint, à des prix aux alentours de 650 euros avec des maquettes pour ses volumes figés, donc des petites maquettes en hauteur qui sont hyper sympas. Et il y a d’autres maquettes à 750 ou 850 euros. Pour un dessin, comptez moins de 2000 euros pour ses créations inspirées de Magritte dans les années 90. »