L’association « Un pass dans l’impasse », experte en prévention du suicide, a dévoilé vendredi à la presse sa première succursale de prévention suicide en milieu urbain. Ce site de consultations, destiné aux individus en situation de suicide ou à leur cercle proche, ainsi qu’aux travailleurs indépendants en difficulté, vient s’ajouter aux neuf antennes déjà fonctionnelles en Wallonie.
L’entité offre des suivis psychologiques (des rendez-vous individuels ou familiaux) aux individus ayant des pensées suicidaires, mais aussi à leurs entours, aux familles touchées par un suicide, ainsi qu’aux travailleurs autonomes et entrepreneurs en difficulté avant même qu’ils ne commencent à avoir des pensées sombres.
Le centre occupe des installations fournies par Solidaris Brabant, dans les locaux du Planning familial Rosa, qui se trouve sur la rue du Midi. Il sera en service dès le 24 janvier.
« Notre objectif est notamment l’accessibilité financière avec, à Bruxelles, des consultations individuelles à 20 euros (en partie remboursée par la mutuelle) et 25 euros pour les thérapies familiales », a expliqué la directrice thérapeutique d’Un pass dans l’impasse, Florence Ringlet.
Cette association sans but lucratif, active depuis 17 ans en Wallonie, joue un rôle primordial dans la prévention du suicide. Depuis l’épidémie, la Région bruxelloise a connu une hausse constante de demandes provenant de divers secteurs : « de la population, des services de santé et de santé mentale bruxellois, des structures d’aide pour les indépendants en détresse, des pharmaciens ou même des psychologues », précise l’ASBL.
Une étude réalisée par l’association auprès des habitants de Bruxelles et de Wallonie démontre que 35,7% d’entre eux ont connu des pensées suicidaires à un moment donné de leur existence, parmi lesquels 20,6% au cours des six derniers mois. De plus, environ 11,2% des habitants de Bruxelles et de Wallonie ont déjà organisé leur propre suicide.
De plus, l’association a remarqué une croissance de 48% de ses consultations au cours des quatre dernières années dans les neuf lieux en activité en Wallonie. « Nous ne pouvions pas rester sans réaction face à ces appels », met en évidence Thomas Thirion, le directeur général délégué d’Un pass dans l’impasse.
Première cause de mortalité chez les 15-44 ans, le suicide surpasse largement les accidents de la route et les cancers. Quotidiennement, cinq Belges se suicident, positionnant la Belgique au quatrième rang européen en termes de taux de suicide le plus élevé.
Depuis cinq ans, l’association accorde aussi une grande importance à l’aide aux travailleurs indépendants francophones en difficulté. D’après l’INAMI, le taux de dépression dépassant un an chez les travailleurs indépendants a connu une hausse de 67% entre 2016 et 2021, alors qu’il y a eu une augmentation de 47% des cas d’épuisement professionnel.
« Un indépendant se suicide tous les trois jours dans notre pays », pointe l’association. « Tous ces chiffres ne peuvent être ignorés et démontrent une détresse souvent cachée chez les indépendants », insiste Thomas Thirion.
Pour Bruxelles et la Wallonie, le numéro d’aide en cas de suicide est le 081/777.150, et l’on peut visiter le site de l’association à l’adresse suivante : www.un-pass.be. Les travailleurs autonomes et les entrepreneurs en difficulté ont la possibilité de composer le 0800/300.25.
