Sabrina Onana, une jeune réalisatrice italo-camerounaise, présente à travers Les Enfants de la Diaspora une œuvre touchante et visuellement captivante sur la recherche d’identité des Afro-descendants en Europe. Ce documentaire personnel et engagé encourage la réconciliation des souvenirs et met en valeur l’art comme un moyen de guérison et de dialogue entre les générations.
Une lumière douce illumine un écran qui s’anime au rythme des réflexions profondes d’un enfant de la diaspora devenu adulte, dans le silence étouffé d’une salle de projection parisienne. Le film proposé par Sabrina Onana, une réalisatrice italo-camerounaise et une nouvelle voix du cinéma engagé, ne se résume pas à un simple film. Grâce à Les Enfants de la Diaspora, elle nous entraîne dans un périple personnel et collectif, reflétant les tensions, les fiertés et les blessures qui influencent l’âme afro-européenne. Ce documentaire de huit minutes dépasse les limites de l’art pour devenir un manifeste pour toutes les générations.
À l’âge de seulement 26 ans, Sabrina Onana devient une personnalité incontournable du cinéma moderne. De formation scientifique et passionnée par l’image, elle jongle entre l’art, la recherche et la mode, avec sa marque Vêtue d’Art qui incarne son envie de concilier esthétique et récit. Cependant, c’est derrière la caméra que son talent se manifeste en toute liberté.
J’aime écouter les histoires de vie des gens, les comprendre et les raconter. Ma formation philosophique et sociologique a aiguisé le goût déjà prononcé que j’avais pour l’étude de l’âme humaine d’une part, et l’analyse des phénomènes de société de l’autre. À travers mes documentaires, j’ai trouvé ma manière d’aborder des sujets intimes, actuels, historiques et politiques, de manière directe, frontale, mais aussi poétique et pédagogique, ce qui me permet d’articuler ensemble dimension artistique et conceptuelle.
Des prix prestigieux ont été décernés à lui pour ses précédents documentaires, Crossing the Color Line et Je suis noire, je suis belle, aux festivals de Cannes, de Sya et d’Hamilton. Cependant, Les Enfants de la Diaspora représentent un moment décisif. Cette exploration sociologique n’est plus seulement une invitation à ressentir, à guérir et à rêver.
Le long-métrage commence par le monologue intérieur d’un enfant de la diaspora mature. Ce périple introspectif révèle un univers où les blessures du passé colonial s’entremêlent avec les défis actuels. L’individu adulte se demande : Qui suis-je? Où se trouve ma position? Comment faire le lien entre mes origines africaines et ma vie quotidienne en Europe?
Le voyage intérieur d’un enfant de la diaspora est à la fois psychique et culturel, intime et politique, subjectif et collectif. Je voulais le présenter au spectateur comme l’ouverture des entrailles d’un monde à part, quoique partagé, ayant ses fiertés et références, mais aussi ses cicatrices et blessures encore ouvertes.
Onana ne s’en tient pas à une simple histoire. Elle crée un lieu où chaque spectateur peut y inscrire sa propre recherche d’identité. L’intensité des thèmes abordés est exceptionnelle : le fardeau de l’histoire, la double appartenance, et surtout, la nécessité d’une réconciliation entre les mémoires euro-africaines.
Dans Les Enfants de la Diaspora, l’histoire croise le passé, le présent et le futur. Les scènes poétiques se mêlent aux images d’archives, établissant ainsi un dialogue entre les générations. Le long métrage met en valeur la résilience de la diaspora tout en mettant en évidence les fissures laissées par l’Histoire.
Ce court-métrage rend hommage aux combattants et à la communauté africaine en France. Il s’agissait aussi de révéler des faits historiques souvent négligés, cachés, comme le massacre de Thiaroye. Le 1er décembre dernier, la nation sénégalaise a célébré le 80e anniversaire de cet événement douloureux qui continue de susciter des interrogations et de remettre en question notre parcours commun. Ce film fait partie d’une initiative mondiale que je poursuis depuis des années grâce à mon travail filmique, qui vise à inciter la jeunesse africaine et diasporique à se réapproprier son histoire et sa manière de la représenter.
Ce court-métrage est un hommage aux tirailleurs ainsi qu’à la diaspora africaine en France. L’objectif était également de mettre en lumière des événements historiques souvent tus, dissimulés, tels que le massacre de Thiaroye. Le 1er décembre dernier, le Sénégal a commémoré le 80e anniversaire de cet événement douloureux qui continue de peser sur nos consciences et de questionner notre histoire commune. Ce film s’inscrit dans un effort global — que je poursuis depuis des années à travers mon travail filmique — visant à encourager la jeunesse africaine et diasporique à se réapproprier son histoire et sa représentation.