Dans un contexte politique délicat aux États-Unis, où les droits des familles immigrées sont constamment discutés, Pixar opte pour la narration d’une histoire profondément humaine. Elio, son dernier long-métrage d’animation, raconte l’histoire d’un jeune garçon mexicain et dominicain, isolé et rêveur, qui est malencontreusement choisi par des extraterrestres comme représentant officiel de la Terre.
Une histoire qui, à première vue, semble fantastique, mais aborde des problématiques contemporaines importantes : l’identité, le sentiment d’appartenance, le deuil et la pluralité culturelle.
Zoe Saldaña, qui double Olga, la mère du protagoniste, partage à quel point ce projet lui parle :
« Je ne suis pas une politicienne. Je n’ai pas ma place dans de nombreux espaces, mais lorsqu’il s’agit de participer à des histoires profondément significatives, qui peuvent toucher les gens et les amener à penser autrement, je suis toujours partante. J’aime qu’Olga et Elio soient issus d’une famille mexicaine et dominicaine. J’aime que nous ayons pu intégrer autant d’éléments de ma culture dominicaine – c’est quelque chose de très important pour moi. Et puis, voir Olga astronaute… des Latinos dans l’espace, pourquoi pas ? Qui a dit que ce n’était pas possible ? J’ai des rôles dans l’espace depuis le début de ma carrière d’adulte ! Ce qui me touche profondément, c’est que, en tant qu’enfant ayant perdu un parent, je sais combien on peut se sentir isolé et incompris. Je voulais faire partie d’une histoire qui aborde le deuil à hauteur d’enfant. Elio est un garçon très courageux, mais il a juste besoin d’un ami. Et parfois, c’est tout ce qu’il faut. »
Tandis que le film glorifie la diversité des racines et la puissance du lien familial à travers les étoiles, la réalité sur terre demeure plus sombre. À proximité du « El Capitan Theatre », site de la première du film, les activités de l’ICE (services d’immigration américains) continuent à se dérouler dans le comté de Los Angeles, y compris au sein des bibliothèques, des stations de lavage et des quincailleries. Un récit fictif qui résonne directement avec les événements actuels.
Domee Shi, la première femme asiatique à réaliser un long-métrage chez Pixar (Alerte Rouge), souligne l’importance symbolique du film :
« Je pense qu’il est essentiel qu’un film comme Elio puisse incarner une source d’inspiration et d’espoir en ces temps troublés. En tant qu’immigrée vivant aux États-Unis avec une carte verte, et fille d’étudiants internationaux, il me tient particulièrement à cœur de montrer, à travers cet univers fictif qu’est le Communiverse, qu’il est possible pour des nations , ou même des planètes, de mettre leurs différences de côté, de partager leurs technologies, leurs ressources, et de coexister dans la paix et l’harmonie. C’est, à mes yeux, un message vraiment nécessaire aujourd’hui. »
Avec une combinaison d’aventure intergalactique, de comédie douce et d’introspection personnelle, Elio incarne le pouls vibrant d’une génération à la recherche de repères. Une création destinée aussi bien aux enfants qu’aux adultes, qui encourage à porter un regard plus lointain… vers les étoiles, mais également vers autrui.