Il est envisagé que Faure Gnassingbé, le président du Togo, assume le rôle de nouveau médiateur de l’Union africaine (UA) dans la crise durable qui oppose la République démocratique du Congo (RDC) au Rwanda.

L’initiative, avancée par le président angolais João Lourenço, actuel président de l’UA, a effectivement été ratifiée par le Bureau de l’Assemblée lors d’une rencontre en ligne le 5 avril 2025.
Suite à sa décision de se retirer en tant qu’intermédiaire, comme mentionné dans un communiqué officiel de l’UA, le président angolais a suggéré la désignation de Faure Gnassingbé après avoir reçu une réponse positive du président togolais. Cette proposition est toutefois conditionnée par une approbation officielle de l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement.

La diplomatie du Togo a promptement répondu à cette déclaration.

« Nous remercions le Bureau de l’Assemblée de l’Union africaine, et particulièrement le président Lourenço de l’Angola pour sa proposition, et confirmons la disponibilité du président Faure Gnassingbé à œuvrer pour la paix, la réconciliation et la stabilité dans l’Est de la RDC », a déclaré Robert Dussey, ministre des Affaires étrangères du Togo, via le réseau social X (anciennement Twitter).

Pour le Togo, cette fonction de médiation constitue non seulement une mission diplomatique d’importance, mais aussi un renforcement supplémentaire de son rang géopolitique. Dans un environnement caractérisé par des tensions régionales et l’apparition de nouveaux regroupements panafricains, Lomé, déjà actif dans le cadre des tensions du Sahel suite au retrait des pays membres de l’AES de la CEDEAO, pourrait consolider son rôle en tant que point de rencontre diplomatique, logistique et stratégique en Afrique de l’Ouest.

Cela dit, bien que l’approche du Togo puisse engendrer des impacts concrets en termes de collaboration bilatérale et de sûreté aux frontières, elle représente également un enjeu considérable dans le contexte sensible des tensions entre le Rwanda et la RDC. On observe déjà l’intervention discrète d’un acteur majeur hors d’Afrique tel que le Qatar.