La dernière ligne droite des négociations pour un gouvernement d’Arizona. Cette fois-ci, Bart De Wever a fixé un délai : fin janvier pour atteindre son objectif.
La ligne droite très longue
Quel est le prix de cette date limite? S’il y a bien une caractéristique de la gestation de cette Arizona, c’est que l’accouchement perdure sans cesse. Cette coalition était dit « naturelle » à la sortie des élections : elle devait le mieux refléter le dit « signal de l’électeur » et agir comme un miroir, reprenant les partis déjà au pouvoir dans les régions.
Cependant, pendant les vacances de Noël, l’Arizona a atteint la troisième place des formations les plus longues de l’histoire du pays. Chaque instant de vérité, ou instant décisif, ou événement décisif, a été soit marqué par un conflit, soit a été reporté ou contourné. De manière exceptionnelle, ces revers n’ont pas abouti à une révolution de palais ou, au contraire, du Palais. Bart De Wever a toujours été prolongé en tant que formateur, à l’exception d’une petite démission fin août où Maxime Prévot a été engagé comme médiateur.
Cependant, Bart De Wever lance cette fois un ultimatum afin d’atteindre la fin du mois de janvier. En fixant un rendez-vous demain, afin d’atteindre, je cite, des « améliorations significatives », notamment en ce qui concerne la fiscalité, le principal sujet de désaccord, lors de l’entrevue prévue au palais.
Les obstacles
Il est important de souligner que, depuis la fin du mois d’août, les positions n’ont pas beaucoup changé entre un groupe Vooruit, CD&V et Les Engagés, qui réclament une contribution à l’effort budgétaire des parties prenantes les plus larges, et un groupe MR-N-VA, qui ne souhaite pas d’augmentation de la fiscalité et concentre l’effort uniquement sur les dépenses. Un affrontement entre la gauche et la droite qui n’a cessé de se renforcer ces derniers temps.
Bart De Wever et Georges-Louis Bouchez ont tous deux admis dans deux entretiens que, s’ils avaient dû former un gouvernement uniquement composé du MR et de la N-VA, la formation n’aurait pas duré plus de quelques jours. Il y a une bonne partie du problème pour Les Engagés, le CD&V et Vooruit : ils ont parfois l’impression d’être conviés à un banquet de droite où le menu est dicté par le MR et la N-VA. Quand ils rappellent qu’ils ont également le droit de cuisiner, qu’ils ne se limitent pas à faire varier à la marge les recettes imposées, la négociation se corse.
Il est probable que les vacances de Noël n’aient pas contribué à modifier cette situation. Grâce à la discrétion exigée des différents présidents, Georges-Louis Bouchez a réussi à faire sensation et à faire froid dans la presse. En dépit de Vooruit et des Engagés, où l’on exprime, en public, une certaine énervement face à cette attitude.
En réalité, les vacances de Noël n’ont en tout cas pas favorisé une amélioration de la fiscalité. En revanche, en ce qui concerne les questions de migration, de sécurité, de marché du travail, d’énergie et de défense, les choses semblent avoir progressé considérablement, et l’accord du futur gouvernement prend de plus en plus la forme d’une Bible ultra-détaillée, mettant en évidence le niveau de méfiance entre les partenaires.
Il reste donc principalement la fiscalité, le budget et une longue liste de problèmes qui ont été abordés lors des discussions, qui devront finalement être réglés entre les présidents. Il est possible que le mois de janvier soit le plus long pour l’Arizona.