Les insurgés appuyés par le Rwanda, ayant pris possession de Goma à l’est de la RDC, ont déclaré un cessez-le-feu motivé par des raisons humanitaires. À ce jour, aucune réaction n’a été émise par le gouvernement congolais.
Le M23 persiste à dominer plusieurs secteurs de la cité, exacerbant les tensions dans une zone regorgeant de ressources minières. Stéphane Dujarric, représentant de l’ONU, a présenté un bilan de la situation. Les atrocités commises par les rebelles du M23 ont plongé la ville dans une tourmente sécuritaire. Les morgues sont pleines à craquer et les camps pour personnes déplacées se désertifient. Selon l’ONU, la saison des pluies suscite des craintes quant au pire qui pourrait arriver.
L’annonce du M23, qui a eu lieu lundi, répond aux demandes pour l’établissement d’un couloir sécurisé afin de faciliter la livraison de l’aide et d’assister les centaines de milliers d’individus déplacés. Les insurgés ont indiqué que le début du cessez-le-feu serait fixé à mardi.
Les travailleurs humanitaires expriment de vives préoccupations face à l’aggravation des risques sanitaires, alors que la saison des pluies s’intensifie. Des corps de victimes des violences restent dans les rues de Goma, tandis que les morgues sont pleines à craquer et que les hôpitaux et centres de santé sont submergés de blessés. Bien que des efforts de chloration de l’eau soient en cours avec l’aide de partenaires humanitaires, le manque d’eau potable oblige les habitants de Goma à utiliser l’eau non traitée du lac Kivu a expliqué Stéphane Dujarric.
Les interruptions de service en eau et électricité perturbent le quotidien des résidents de Goma, alors que plusieurs hôpitaux opèrent à une capacité réduite, en raison d’un manque de médicaments et de personnel. L’aéroport international de Goma, tout comme les établissements scolaires, les institutions d’enseignement supérieur et les services publics, restent clos.
C’est dans ce cadre que le Kenya a fait connaître la participation des présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagamé au sommet exceptionnel concernant le conflit en RDC, orchestré par l’EAC et la SADC, qui est prévu pour le samedi 8 février prochain à Dar es Salaam, en Tanzanie.
Goma, une ville positionnée au centre d’une zone regorgeant de ressources minières évaluées à des milliards de dollars, est toujours sous le joug des rebelles qui tentent, sans succès actuellement, d’instaurer un gouvernorat. La ville est presque immobilisée.