Le budget de l’Institut national de maladie-invalidité (INAMI) devait être arrêté à nouveau par l’équipe Vivaldi, qui n’avait pas réussi à s’entendre il y a deux semaines. Conformément à son attitude depuis la rentrée, le Premier ministre attendait de connaître les plans de la prochaine coalition avant de prendre une décision, compte tenu des sommes importantes en jeu.

Cependant, la N-VA, le MR, les Engagés, Vooruit et le CD&V n’ont pas fait d’avancement sur le sujet ce week-end. Il semble que la question du budget du futur gouvernement s’enlise six mois après les élections.

« La norme de croissance (des soins de santé) pour 2025 a été discutée il y a deux semaines mais le gouvernement démissionnaire n’avait alors pas trouvé de consensus. Une nouvelle réunion n’offre pas pour le moment de perspective d’un accord tant que les partis de l’Arizona ne se prononcent pas sur la question. Le Premier ministre prendra à nouveau contact avec le formateur« , a-t-on indiqué au cabinet de M. De Croo.

La norme de croissance actuelle des soins de santé atteint 2,5%, au-delà de l’indexation. Cela représente un « alourdissement » de 2 milliards d’euros du budget, a-t-on fait remarquer. « Ce n’est pas le comité de gestion de l’INAMI qui détermine cette norme de croissance mais le conseil des ministres« .

« Le report ne met pas en danger les dépenses dans les soins de santé. Le conseil des ministres peut prendre une décision plus tard dans le mois. D’ici là, le formateur reçoit plus de temps pour négocier. Tant que les discussions budgétaires sont en cours dans le cadre de la formation, ce n’est pas au gouvernement démissionnaire d’établir les dépenses de 2025 (au-delà des douzièmes provisoires). C’est aux partis qui forment le gouvernement de faire des choix budgétaires pour les années à venir« , a-t-on encore expliqué.

On a appris en début de semaine que l’accord conclu au sein de l’INAMI entre les mutuelles et les prestataires de soins peut rester intact. Des douzièmes provisoires ont été adoptés par le comité de gestion de l’institut en l’absence d’un budget des soins de santé approuvé par le conseil des ministres pour 2025.

En utilisant ces douzièmes provisoires, il est possible d’engager les dépenses obligatoires ou déjà prévues en 2024 pour 2025 en utilisant des crédits provisoires appelés douzièmes provisoires.

Au sein du gouvernement, Frank Vandenbroucke (Vooruit), ministre de la Santé, a exprimé des regrets « profonds » à ce choix. Frank Vandenbroucke critique une approche qui cherche à détourner le budget afin de faire ensuite des économies drastiques.

« Il faut une décision sur le budget des soins de santé pour garantir que l’on investisse suffisamment dans nos soins de santé et que les prestataires de soin reçoivent ce à quoi ils ont droit. Une décision est nécessaire pour maintenir le budget sur les rails: chaque jour où l’on reporte est un jour perdu pour prendre des mesures qui empêchent le dérapage des dépenses« , a-t-il averti.

Le ministre « s’oppose à une stratégie dont le but est de laisser le budget lourdement déraper pour ensuite tailler à la hache« . « C’est pourquoi il faut intervenir maintenant. Dans l’intérêt de chacun« , a-t-il exhorté.

Chez les écologistes, le ton était le même. « Il me semble urgent d’avancer sur les dossiers à l’agenda, que ce soit le budget de l’INAMI ou la langue bleue, pour ne pas parler des autres dossiers bloqués« , a fait remarquer Georges Gilkinet (Ecolo). Une opinion partagée par le vice-Premier ministre CD&V, Vincent Van Peteghem. Le vice-Premier ministre PS a également déploré ce report qui ne reçoit le soutien que des seuls vices-Premiers libéraux, Paul Van Tigchelt et David Clarinval. Ce dernier attend toutefois qu’un point soit fait durant la semaine.