Umaro Sissoco Embalo, président de la Guinée-Bissau, a annoncé son intention de briguer un second mandat en novembre. Face à une période d’agitation politique marquée notamment par le rejet de sa légitimité par l’opposition, une délégation de la CEDEAO, regroupant les pays ouest-africains, a été dépêchée en Guinée-Bissau dans le but de dénouer la crise politique nationale.

La CEDEAO a été forcée de quitter le pays lundi suite aux menaces d’expulsion proférées par le dirigeant du pays. M. Embalo, après son déplacement en Russie, en Azerbaïdjan et en Hongrie, a pris la parole lundi depuis l’aéroport de la capitale Bissau pour réitérer sa volonté de concourir à l’élection présidentielle de novembre.

« Je serai candidat à ma propre succession ».

La loi fondamentale de la Guinée-Bissau prévoit un mandat présidentiel de cinq ans, renouvelable une fois, et M. Embalo envisage une nouvelle candidature pour un second mandat autorisé. Cependant, les circonstances de son premier mandat sont complexes et l’opposition prétend que celui-ci est déjà arrivé à échéance. Selon ses adversaires politiques, le mandat d’Embalo aurait dû se terminer le 27 février dernier, mais la Cour suprême a jugé qu’il devait se prolonger jusqu’au 4 septembre. L’éventuelle réélection d’Embalo pourrait exacerber les tensions au sein du pays qui a connu une multitude de coups d’État depuis son émancipation du Portugal il y a plus de cinquante ans.

M. Embalo a gagné les élections du 24 novembre 2019 et a pris ses fonctions en qualité de président le 27 février 2020. Toutefois, l’opposition a remis en question le résultat et la Cour suprême n’a validé sa victoire que le 4 septembre.

Embalo a déterminé que les élections se tiendront le 30 novembre et soutient qu’il devrait rester au pouvoir jusqu’à ce moment-là, cependant, l’opposition refuse de le reconnaître en tant que président depuis la semaine dernière.

Les leaders de l’opposition ont averti qu’ils envisageaient des manifestations populaires et des grèves, mais ils attendaient de déterminer si la mission de la CEDEAO serait fructueuse. Embalo a déclaré avoir survécu à deux tentatives de coup d’État au cours des trois dernières années. Suite à la plus récente, en décembre 2023, qui a entraîné un échange de coups de feu entre la garde nationale et la garde présidentielle, il a dissous l’assemblée législative dominée par l’opposition qu’il accusait d’inertie.