Le 12 août 2008 à Pékin, dans l’épreuve du slalom K1 en canoë-kayak, Benjamin Boukpeti décroche le bronze pour son pays, le Togo. Plus de 15 ans après cet exploit, les souvenirs restent encore vivaces dans son esprit. Et l’émotion encore intacte.
Désormais ambassadeur de « Peace and Sport », celui qui est né en région parisienne, revient sur cette folle aventure.
Voici un extrait d’un entretien exclusif avec RFI :
RFI : Pour parler de ce jour historique où vous décrochiez la médaille de bronze aux JO de Pékin, quels souvenirs gardez-vous de cette belle journée ?
« J’ai fait un départ compliqué. Je suis pourtant confiant jusqu’au moment où la caméra montre ma tête sur les écrans ; tout le stade se met à hurler. Là, j’avais l’impression que mon kayak tremblait. En quelques secondes, j’étais liquide. Je m’élance, mais je ne suis pas bien du tout. Je fais une première ligne droite catastrophique, la première porte en remontée, j’ai failli passer à côté. Là, je me dis, si tu ne te reprends pas là, c’est fini mon gars. Donc, j’attaque, je fais un milieu de parcours d’anthologie, extrêmement rapide. J’adore le revoir, d’ailleurs ».
« Et voilà, je finis, médaillé olympique, en bronze. La première et seule médaille olympique de l’histoire du Togo. Je casse ma pagaie. Je réécoute parfois la bande son de RFI, parce qu’il y a l’explosion de joie. Le journaliste dit : « Il exprime sa joie, il casse sa pagaie sur un rocher. » Je la casse sur mon kayak (rires), mais ce n’est pas grave ».
RFI : Et comment se passe votre premier séjour à Lomé, après la médaille ?
« C’était merveilleux ! C’est le pape au Brésil, il y a un million de personnes. C’est de la folie, c’est de la folie (il répète). J’arrive, je suis noyé sous les micros, des gens de la sécurité qui m’aident à respirer finalement, des gens de la famille qui me sautent au cou. Il y en a que je ne connais pas ou peu ; une tante que j’ai dû voir une fois ou deux fois à Paris, etc. C’est juste phénoménal et extrêmement touchant ».