Pas eu de miracle, encore moins d’exploit retentissant, lundi 29 juillet sur le tatami Alors de l’Arena Champs-de-Mars, qui accueille l’épreuve de judo des Jeux de Paris. Et ce n’est pas nouveau.
Comme pratiquement lors de chaque JO, les athlètes africains ont du mal à briller sur le tatami à Paris.
Dans l’histoire olympique, seules quatre médailles, deux d’argent et deux de bronze, ont été glanées par l’Algérie et l’Égypte. Et il y a peu d’espoir que les 36 judokas représentant l’Afrique fassent mieux cette année.
Dans la foulée, ceux qui sont éliminés lundi 29 juillet, déplorent le manque de considération et l’absence criarde de moyens du judo en Afrique.
Battue au second tour, par la vice-championne olympique, la Guinéenne d’origine portugaise, Mariana Esteves, ne visait pas plus loin. « Mon rêve olympique s’est terminé, mais ce fut une belle expérience quand même », avoue-t-elle. Comme la plupart de ses collègues du continent, elle est déçue de ne pas avoir profité de plus de préparation pour espérer mieux.
Pour le Tanzanien Andrew Mgulu, battu par le Français Joan-Benjamin Gaba, le fait de ne pas pouvoir se confronter souvent au judo international ne l’aide pas du tout dans sa progression. « En Tanzanie, nous n’avons pas de bons adversaires pour élever notre niveau. Ici, j’ai appris beaucoup en peu de temps avec les judokas internationaux, estime celui qui s’entraîne dans son pays. J’aimerais avoir l’opportunité de faire des entraînements au Japon, car j’ai un bon judo, mais je n’ai jamais eu cette opportunité. »
Aden-Alexandre Houssein, né à Djibouti, a l’opportunité de s’entraîner en France, pays de sa mère. Mais les « compétitions coûtent cher et je n’ai pas une grosse fédération derrière moi. Donc, on fait quelques compétitions avec ce qu’on a. Et on les choisit bien parce qu’on a un budget à respecter ».
Le manque de moyens pour une bonne préparation et progresser est un gros problème. Mais pas le seul, à en croire Rodrigue Chenet, entraîneur de Zouleikha Dabonne.
« Ce qui manque dans le judo en Afrique, ce sont les préparations, les contacts certes, mais il y a un aspect qu’on oublie des fois, c’est l’aspect mental. Et avoir confiance en soi dans un sport individuel, c’est aussi la clé pour réussir et oser faire. Et c’est ce qui a manqué dans la première partie du combat de Zouleikha. La confiance en soi, elle a eu lieu un petit peu trop tard dans le combat. »
Pour ainsi dire, le chemin pour une nouvelle médaille africaine au judo est encore long.