Selon les Nations unies, des soldats de la République Démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda ont ouvert le feu l’un sur l’autre à leur frontière commune, près de la ville de Goma, à l’est de la RDC. Goma est assiégée par les combattants du M23, soutenus par des soldats rwandais. Mise à jour de la situation avec notre contact en République Démocratique du Congo, Aurélie Bazzara-Kibangula.
Au moment où ces mots seront lus, cela devrait être évident, car des détonations se font déjà entendre à Munougui, à quelques blocs du quartier général de la Monusco [Mission de l’organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo], et même dans Goma, dernier bastion des Farc [Forces armées de la République démocratique du Congo] et des Wazalendo [« patriotes » en kiswahili, terme désignant des groupes d’autodéfense supplétifs de l’armée] en déroute.
Depuis le matin du jeudi 23 janvier, une véritable guerre sanglante a éclaté entre les troupes congolaises et la rébellion M23, qui est en fait une émanation de l’armée rwandaise. Dimanche 26 janvier, les affrontements ont intensifié, et la capitale de cette province en a subi les conséquences.
Neuf soldats sud-africains ont perdu la vie, ainsi qu’un membre de la Monusco ; une réunion d’urgence a été convoquée par le Conseil de sécurité de l’ONU à la demande insistante de la RDC, dont la ministre des Affaires étrangères est présente à New York. Par ailleurs, tous les diplomates rwandais ont été évacués de la RDC et les liens entre les deux nations se sont rompus : on assiste à une intensification du conflit en Afrique centrale, et plus spécifiquement entre ces deux pays voisins.
À la liste des victimes et blessés s’ajoute une crise humanitaire, qui est désormais un fait tangible avec plus de 600 000 personnes déplacées ayant quitté leur camp pour fuir les affrontements entre les parties en conflit. Goma manque d’eau et d’électricité, et le risque d’épidémie ne peut être écarté, particulièrement avec les nouveaux occupants de la région !