Les Africains affichent leur inquiétude face à la possible arrivée du Rassemblement national (RN) au pouvoir en France.
En tout cas, la question préoccupe vivement la société civile, notamment ceux ayant des proches dans l’Hexagone.
En effet, le leader du parti, Jordan Bardella, a annoncé lundi son intention d’interdire aux binationaux l’accès à des emplois sensibles.
Alioune Tine, fondateur du think tank AkricaJom Center, est basé à Dakar et travaille sur les questions de démocratie et de paix en Afrique de l’Ouest.
Il appelle les leaders africains à se prononcer contre l’extrême droite, et s’alarme du programme du RN.
« Quand on entend ce que dit Jordan Bardella, on est totalement indigné, surtout par rapport aux Français qui ont une double nationalité et qui ne pourraient pas exercer certaines fonctions. C’est ahurissant qu’on puisse considérer que maintenant, il y a deux types de Français dans la République : les Français de France, de souche. Et les autres. C’est toujours et encore une pratique qui est raciste. C’est extrêmement dangereux, ce serait une régression énorme pour la France », déplore-t-il.
Les jeunes sénégalais aussi suivent la montée du RN avec crainte. À l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, les étudiants ont souvent des liens avec la France, qu’ils soient familiaux ou académiques.
Par ailleurs, le monde artistique africain est secoué par l’ascension du RN.
A en croire un artiste danseur, l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite risque d’avoir de lourdes conséquences pour les artistes africains.
A rappeler que les restrictions de visas empêchaient déjà un grand nombre d’artistes africains de se produire en Europe.