Au Soudan, une guerre dévastatrice opposant les forces militaires et paramilitaires a commencé en avril 2023, mettant en péril la stabilité du pays et aggravant les souffrances de sa population.

Dans cette situation, les Nations Unies ont initié à Port-Soudan une campagne d’activisme de 16 jours contre les violences basées sur le genre, dans le but de sensibiliser à l’augmentation de la violence envers les femmes, en particulier les agressions sexuelles. L’événement, qui tombe en même temps que la Journée internationale contre la violence envers les femmes, souligne la situation difficile des femmes et des filles au Soudan, qui sont particulièrement vulnérables dans ce contexte de guerre.

Lors de la campagne, Shaza Ahmed, directrice exécutive de l’ONG Nada Elazhar, a souligné l’importance de cet engagement collectif : « Aujourd’hui, nous célébrons les 16 jours d’activisme. C’est un message fort pour les femmes et les filles, qui doivent être fortes et se battre pour leurs droits. C’est un message fort aux autorités pour qu’elles prennent soin de nous. C’est un message fort aux communautés internationales pour qu’elles disposent de plus de fonds et de soutien technique, et pour que nous nous retrouvions tous autour d’une table afin de garantir que les femmes et les jeunes filles vivent en sécurité et dans la dignité. »

L’objectif de cette mobilisation internationale est de mettre en lumière l’augmentation des violences sexuelles au Soudan, avec une augmentation préoccupante des viols collectifs et des mariages forcés, commis par les groupes armés du pays. Ces abus, qui affectent notamment les femmes et les jeunes filles, sont mis en garde par des organisations locales et internationales qui demandent une action urgente pour lutter contre cette violence de manière plus efficace.

Shaza Ahmed a également insisté sur l’importance de l’unité et du soutien face à cette crise, affirmant : « Le slogan de cette année est ‘Vous n’êtes pas seuls’ et j’insisterai vraiment sur ce point. Les femmes et les filles, les garçons et les hommes qui ont survécu à la violence sexiste au Soudan ne sont pas seuls. Nous sommes tous ensemble. Nous sommes tous là pour vous servir, pour vous aider et pour vous soutenir. »

Plus de 20 000 personnes ont déjà perdu la vie dans le conflit et 14 millions de Soudanais ont dû fuir leurs domiciles, soit environ 30 % de la population. Cette crise a provoqué l’une des plus graves catastrophes humanitaires à l’échelle mondiale, renforçant la situation précaire et vulnérable des femmes.