La guerre a récemment repris en République Démocratique du Congo. C’est aux mains de milices appuyées par le Rwanda que la ville de Goma, située à l’est, est tombée. Paul Kagame, qui a le soutien des Occidentaux, est aux commandes.
En s’en tenant aux faits, des membres de la milice M23, soutenus par les forces rwandaises, ont pris le contrôle de la ville de Goma ce week-end, située à la frontière du Rwanda.
Toutefois, en République Démocratique du Congo, cet événement doit être contextualisé dans l’histoire tragique de la région. Après trois décennies de conflit, le nombre de décès s’élève à six millions, que ce soient des victimes directes ou indirectes des hostilités.
Suite au génocide des Tutsis au Rwanda en 1994, un grand nombre de personnes ayant participé aux tueries, liées au régime Hutu à l’époque, ont trouvé refuge en RDC, alors connue sous le nom de Zaïre.
Les conflits qui ont suivi sont le legs de ce désordre qui a donné naissance à des dizaines de factions armées. Les tensions ethniques, la corruption et la compétition pour les ressources naturelles alimentent les conflits.
Et un individu a franchi tout ce laps de temps : Paul Kagame.
Ce chef du Front patriotique rwandais a d’abord occupé les postes de vice-président et de ministre de la Défense en 94, avant de devenir incontestablement président du Rwanda en 2000. L’année dernière, Kagame a obtenu un quatrième mandat suite à sa réélection
Suite au génocide des Tutsis au Rwanda en 1994, un grand nombre de personnes ayant participé aux tueries, liées au régime Hutu à l’époque, ont trouvé refuge en RDC, alors connue sous le nom de Zaïre.
Les conflits qui ont suivi sont le legs de ce désordre qui a donné naissance à des dizaines de factions armées. Les tensions ethniques, la corruption et la compétition pour les ressources naturelles alimentent les conflits.
Et un individu a franchi tout ce laps de temps : Paul Kagame.
Ce chef du Front patriotique rwandais a d’abord occupé les postes de vice-président et de ministre de la Défense en 94, avant de devenir incontestablement président du Rwanda en 2000. L’année dernière, Kagame a obtenu un quatrième mandat suite à sa réélection avec 99,2% des voix.
Il ne fait aucun doute que le Rwanda est une autocratie. Le régime de Kagame réprime l’opposition. C’est lui qui dirige la milice M23. Selon les spécialistes de l’ONU, il est indéniable que les forces de défense rwandaises « contrôlent et dirigent en fait les actions du M23 ».
Paul Kagamé a déployé entre 3 000 et 4 000 soldats en même temps que des effectifs similaires du M23 dans le but de prendre possession de Goma, la capitale du Nord-Kivu regorgeant de ressources naturelles.
Le président du Rwanda a déclenché une action militaire en dehors de ses limites territoriales, dans un pays limitrophe, en faisant fi de sa souveraineté.
Kagame suscite le respect en Occident.
On considère généralement que les Forces armées congolaises sont vulnérables et manquent de discipline. Certaines unités résistent encore à Goma avec l’aide de milices locales, qu’on appelle les « wazalendo ».
Les loyalistes sont aussi soutenus par quelque 10 000 Casques bleus de l’ONU et des sociétés de sécurité privées. C’est un théâtre complexe impliquant de nombreux acteurs, mais c’est d’abord un conflit entre le Rwanda de Kagame et la RDC du président Tshisekedi.
Malgré toute évidence, Paul Kagame dément tout intérêt stratégique ou économique pour Goma. Formellement, le président du Rwanda accuse son homologue congolais de favoriser des groupes armés formés par d’anciens génocidaires. Il considère cela comme une menace constante pour sa nation.
Au cours des dernières années, les nations occidentales ont manifesté une certaine indulgence envers le Rwanda dirigé par Paul Kagame. Apparemment du moins, cet homme a réussi à réconcilier un pays endeuillé, aujourd’hui reconnu pour son essor économique. Emmanuel Macron a tendu la main à Kigali, tout en questionnant le rôle perturbateur de ce dernier en RDC.
Il devient en effet délicat d’appuyer le Rwanda si Kagame dépasse les limites. Actuellement, à Kinshasa, des protestataires ont visé des ambassades de nations soupçonnées de collusion avec le Rwanda, y compris la France et les États-Unis. Paris dénonce « l’assaut mené par le M23 appuyé par les forces rwandaises ». L’Allemagne a interrompu ses pourparlers avec le Rwanda concernant son assistance au développement. Le sentiment du moment est la prudence et la suspicion. Le régime autoritaire de Kagame est sous étroite surveillance.