Face à l’avancée des rebelles du M23 dans l’est de la RDC, diverses structures font face à des défis. Le centre de réhabilitation des primates de Lwiro éprouve quant à lui des problèmes pour alimenter les nombreux chimpanzés et singes qui s’y trouvent. Il y a environ deux mois, le mouvement M23, appuyé par des forces rwandaises, a conquis la ville de Goma. Un mois plus tard, ils ont entamé leur progression vers la capitale régionale Bukavu. Situé à quelques kilomètres de Kavumu, le centre héberge des primates orphelins qui ne survivraient pas dans leur habitat naturel.
Luc Itongwa, le directeur adjoint du centre, a déclaré que les banques n’étaient pas en activité depuis le commencement des affrontements, soulignant que la majorité des collaborateurs du centre se trouvaient hors du pays.
Les fonds destinés à l’alimentation des animaux sont coincés dans des établissements bancaires qui ont fermé leurs portes depuis l’instauration du M23.
« Nous avons actuellement 127 chimpanzés et 118 petits singes. Pour les nourrir, nous sommes obligés de forcer la situation. La directrice n’est pas là et elle envoie tout ce qu’elle peut pour nourrir les animaux, mais ce n’est pas suffisant. Avec la guerre, tout s’est vraiment arrêté », a déclaré Luc Itongwa.
Le centre Lwiro pour les primates prend en charge 127 chimpanzés et 118 petits singes, et il dépend désormais de contributions modestes.
À la mi-février, les rebelles appuyés par le Rwanda ont déclaré avoir pris le contrôle de Bukavu, qui est la capitale provinciale du Sud-Kivu et la seconde ville de l’est congolais.
« Quand les animaux entendent des coups de feu, ils commencent à se cacher, à crier. Ils veulent même s’enfuir, s’échapper. Mais si nous sommes là, ils se disent ‘Oh, puisque nous voyons nos frères ici, notre papa ici, nous devons être en sécurité’, mais à l’intérieur d’eux-mêmes, ils ne peuvent pas manger correctement comme ils le faisaient quand il n’y avait pas ce genre de choses.», a expliqué Jean Bisimwa Cirimwami, soignant.
Le M23 figure parmi les près de 100 factions armées en lutte pour le contrôle de l’est du Congo, une région regorgeant de ressources minérales, à proximité de la frontière rwandaise. Ce conflit a donné naissance à l’une des crises humanitaires les plus sévères au niveau mondial. Plus de 7 millions d’individus ont été contraints de quitter leur domicile.
Lundi, l’Union européenne a imposé des sanctions contre certains membres du M23, qui a ensuite décidé de se désengager des négociations de paix prévues mardi en Angola.