Les citoyens du Gabon se sont rassemblés samedi devant les bureaux de vote de Libreville, la capitale, afin de voter pour une nouvelle constitution.
Cette élection se déroule plus d’un an après le renversement par l’armée du président de longue date, représentant un tournant pour ce pays pétrolier d’Afrique centrale. Le projet de constitution, qui propose des réformes profondes pour restreindre les régimes dynastiques et réguler les transferts de pouvoir, est appelé à près d’un million de citoyens. Afin d’être adopté, le texte doit recevoir plus de 50 % des voix.
Après avoir voté, Koundji Loik a exprimé son espoir de voir le projet de constitution approuvé : j’aimerais que le oui l’emporte pour que le changement tant attendu dans notre nation puisse enfin avoir lieu , a-t-il déclaré.
Les Gabonais expriment leur soutien à une nouvelle Constitution.
Samedi, les citoyens du Gabon se sont réunis devant le projet de constitution qui prévoit un mandat présidentiel de sept ans, renouvelable une seule fois. Cela remplace la charte actuelle qui permet des mandats de cinq ans renouvelables indéfiniment, sans Premier ministre, mais avec un vice-président nommé par le Chef de l’État, et un pouvoir de dissolution de l’Assemblée nationale.
Le texte, parmi d’autres réformes importantes, interdit aux membres de la famille d’un président en fonction de lui succéder et abolit le poste de Premier ministre.
En principe, les 2835 bureaux de vote doivent clôturer à 18 heures samedi (heure locale), mais il n’y a pas de délai légal pour l’annonce des résultats.
Coup d’État
En 2023, le président Ali Bongo Ondimba a été renversé par des soldats et a été assigné à résidence, accusé d’une gouvernance irresponsable et de détournements de fonds importants qui risquaient de mettre le pays dans le chaos. L’ex-président a été libéré une semaine plus tard pour des raisons humanitaires, la junte l’ayant autorisé à partir à l’étranger pour y recevoir un traitement médical.
Le général Brice Clotaire Oligui Nguema, président d’un comité de transition chargé de diriger le pays, a été proclamé chef de la garde républicaine par les soldats. Un cousin de M. Bongo est le chef de la transition.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2009, Ali Bongo a exercé deux mandats, après la mort de son père, qui a exercé le pouvoir pendant 41 ans. Sa période de règne a été caractérisée par une grande insatisfaction. Il y a eu une tentative de coup d’État en 2019.
Manne de pétrole
Le Gabon fait partie de l’OPEP, mais son patrimoine pétrolier est géré par une élite restreinte. D’après la Banque mondiale, en 2020, environ 40 % des Gabonais âgés de 15 à 24 ans étaient sans emploi, ce qui met en évidence l’inégalité sociale et économique qui règne dans le pays.
Selon les données de l’Administration américaine d’information sur l’énergie, ses exportations de pétrole représentaient 6 milliards de dollars annuellement en 2022.