« Avez-vous donné récemment de l’argent à une personnalité politique française ? Dans l’affirmative, est-ce un montant de 12 millions d’euros (environ 7,9 milliards de francs CFA) ? ». Voilà un extrait d’une lettre adressée au président Macky Sall, par l’ancien Premier ministre sénégalais, Cheikh Hadjibou Soumaré.
Dans la foulée, ce dernier a été placé en garde à vue jeudi 9 mars, à l’issue d’une convocation au commissariat central de Dakar, pour ces motifs.
Dans ce texte, il interrogeait notamment le chef de l’État sur un éventuel « don » d’argent à Marine le Pen. Dans sa lettre reprise dans les médias, Cheikh Hadjibou Soumaré ne cite pas nommément Marine Le Pen, mais il fait référence à l’entretien accordé par le président Macky Sall à la responsable du RN le 18 janvier.
Le chef de l’État lui avait dédicacé son livre. Ancien président de la commission de l’UEMOA, et par ailleurs président du mouvement Démocratie et République, Hadjibou Soumaré est décrit par plusieurs observateurs comme un responsable politique « mesuré », « pas habitué aux déclarations à l’emporte-pièce ».
Dans un communiqué en début de semaine, le porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana, avait condamné des « insinuations lâches et sans fondement », « qui témoignent d’une volonté maléfique de jeter le discrédit » sur le chef de l’État.
Contacté par RFI, un conseiller de Marine Le Pen dément « formellement » le moindre versement et assure que l’entretien avec Macky Sall était « exclusivement politique ».
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