Malgré la persistance du conflit dans diverses régions du pays, des dizaines de milliers de Soudanais expulsés de leur domicile par les hostilités font aujourd’hui leur retour.
Malgré l’incertitude de ce qu’ils pourraient découvrir dans leur pays, ravagé et constamment en guerre depuis deux ans, ils ont décidé d’entreprendre ce périple. Cependant, ils aspirent à une certaine stabilité suite à la reconquête de Khartoum, ainsi que d’autres zones, par l’armée qui a repris la ville à son adversaire, les Forces de soutien rapide.
Environ 13 millions d’individus ont quitté leur domicile, parmi lesquels près de 4 millions se sont dirigés vers les pays limitrophes tandis que le reste a trouvé refuge ailleurs au Soudan. Actuellement, bien qu’une portion assez petite des réfugiés soit en train de revenir, leur nombre ne cesse de croître. D’après le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, environ 1,5 million de Soudanais se sont réfugiés en Égypte à cause de la guerre.
Walid Abu el-Seid, le coordinateur d’une agence de voyage basé au Caire, souligne qu’il y a une hausse marquée du nombre de voyageurs qui planifient des séjours au Soudan. Chaque jour, des centaines de Soudanais empruntent deux ou trois autobus en direction du sud de l’Égypte, qui représente la première étape de leur retour.
D’après l’Organisation internationale pour les migrations, environ 123 000 Soudanais ont regagné le Soudan depuis le commencement de l’année, dont près de 50 000 rien qu’en avril, ce qui représente deux fois plus que le mois précédent. Selon elle, environ 400 000 Soudanais déplacés à l’intérieur du pays ont regagné leur domicile dans la région de Khartoum, dans la province adjacente de Gezira ainsi que dans la province de Sennar, située au sud-est du pays.
Cependant, nombre de ces rapatriés découvrent leurs quartiers ravagés par les conflits, généralement dépourvus d’électricité et manquant de nourriture, d’eau et de services.
Toutefois, Huzaifa Al-Mubarak tenait à rentrer. Alors qu’il s’apprêtait à monter dans un bus au Caire, la capitale de l’Égypte, il a souligné que « Khartoum n’est pas du tout dangereux… C’est un lieu sûr et protégé ». « Le pays est sécurisé et sûr ».
La bataille pour le contrôle entre les forces armées et les Forces de Soutien Rapide a engendré l’une des crises humanitaires les plus graves au monde. D’après les Nations unies, le nombre de personnes tuées s’élève à au moins 20 000, bien que ce chiffre soit probablement sous-estimé.
Selon les dirigeants du HCR, l’assistance demeure insuffisante et l’étendue des besoins excède de loin les ressources à disposition.