Plusieurs femmes soudanaises ont témoigné dans les camps de déplacés au Tchad d’avoir été exploitées sexuellement par des agents de sécurité et des travailleurs humanitaires, souvent en échange de produits de première nécessité ou d’argent.
Une femme de 27 ans, qui a préféré garder son identité, déclare avoir eu cet enfant à la suite de cette agression sexuelle.
nous sommes arrivés au Tchad et la nourriture fournie n’était pas suffisante. Dans cette situation, j’ai été contrainte d’avoir des relations avec un homme et j’ai donné naissance à cet enfant. J’avais déjà quatre enfants issus de mon mariage, et celui-ci est le cinquième. C’était une nécessité, car ils ne nous donnaient pas assez à manger.
Les femmes sont la plupart du temps réfugiées dans ces camps. De nombreuses victimes ne se montrent pas courageuses pour témoigner, et celles qui le font, le font souvent dans le plus grand secret, par peur de représailles.
J’ai perdu mes cinq frères, mon père et ma belle-sœur devant mes yeux. Après cela, ma mère et moi sommes arrivées au camp d’Aboutengue. Les conditions de vie sont extrêmement difficiles, alors j’ai dû me tourner vers le commerce du sexe pour pouvoir subvenir à nos besoins. À cause de cela, je suis tombée enceinte, et aujourd’hui, je regrette profondément ce qui s’est passé, affirme une autre.
Les ressources et les mesures de soutien restent restreintes, ce qui rend difficile la protection et l’accompagnement adéquat des femmes vulnérables dans les camps de réfugiés, malgré les efforts du HCR. Cette responsable de l’organisation onusienne partage ce constat.
Le manque d’assistance adéquate peut effectivement pousser certaines personnes à se tourner vers le sexe de survie comme un moyen de faire face à des conditions de vie précaires.