Le directeur de CH2000 SAS prend la relève du professeur Yao Azoumah à la direction de la Synergie des Acteurs des Énergies Renouvelables (SAER), une organisation qui se renforce dans un secteur crucial pour le pays.

Suite à l’assemblée générale élective qui a eu lieu le vendredi 28 mars à Lomé, Serge Adote, dirigeant de la société CH2000, a été désigné président de la SAER-Togo. Il prend ainsi en charge cette organisation qui regroupe les entreprises œuvrant dans le domaine des énergies renouvelables au Togo.

Fondée en 2021, la SAER a vu son effectif passer de 10 à 38 membres en moins de trois ans. Cette liste inclut des participants importants dans le domaine du solaire, tels que CFAO Infrastructure, Energy Generation, KYA Energy, PES-Togo et JVE. Le chiffre d’affaires global des entreprises membres atteint maintenant 8 milliards de francs CFA (approximativement 12 millions d’euros), comparé à 6 milliards lors du dernier mandat. Simultanément, l’association indique que 552 postes directs ont été comptabilisés.

« Notre mission est de porter nos membres au plus haut, de favoriser la coopération entre entreprises et de peser davantage dans les décisions publiques », a déclaré Serge Adote à l’issue de son élection. Un plan stratégique quinquennal est actuellement en cours de rédaction et devrait être validé en Assemblée générale prochainement.

« Dans cinq ans, je vois une SAER puissante, par son nombre de membres, par le chiffre d’affaires qu’elle représente, et par sa capacité d’influence auprès des autorités », a déclaré Serge Adote dans son discours d’investiture, affirmant sa volonté de poursuivre le travail de structuration engagé sous la précédente mandature.

Le président sortant, le professeur Yao Azoumah – fondateur de KYA Energy– avait initié plusieurs chantiers structurants, notamment la conception du Label SAER, un futur référentiel qualité destiné à professionnaliser davantage le secteur. « Nous voulons que ce label, reconnu par les autorités, conditionne l’activité dans le domaine des énergies renouvelables », explique-t-il.

Ce passage se déroule dans un environnement où le secteur énergétique togolais connaît une expansion rapide. Depuis l’ouverture de la centrale solaire de Blitta (50 MW) en 2021, une série de projets ont vu le jour ou ont été initiés : Sokodé (64 MW), Kpalassi – Awandjélo (42 MW), Dapaong (25 MW avec un système de stockage de 40 MWh).

L’objectif du gouvernement à travers le programme d’électrification CIZO, est de fournir jusqu’à 2 millions d’individus avec des systèmes solaires individuels. D’après l’Agence Togolaise d’Électrification Rurale et des Énergies Renouvelables (AT2ER), une centaine de zones rurales devraient être électrifiées grâce à des mini-réseaux photovoltaïques.

 

En dépit de ces progrès, de nombreux défis demeurent à relever. La taxation sur les installations solaires représente toujours un obstacle.

« Nous allons renforcer notre plaidoyer pour la détaxation des équipements solaires. Cela permettra de rendre les produits plus accessibles aux populations, en particulier dans les zones rurales. Plus les équipements sont détaxés, plus ils sont accessibles au client final », plaide Serge Adote.

Autre point d’alerte : l’accès au financement long terme reste limité pour les entreprises locales.

« Nous faisons notre part avec les moyens disponibles, mais les banques commerciales doivent aussi nous accorder davantage de confiance », affirme Yao Azoumah. Les membres de la SAER appellent à la mise en place de lignes de crédit adaptées, avec des garanties publiques ou des partenariats régionaux.

La SAER vise à renforcer son interaction avec les institutions financières et les producteurs internationaux, dans le but de construire une chaîne de valeur locale plus unifiée.

« Nous voulons oeuvrer pour que les projets structurants soient confiés, autant que possible, à des entreprises togolaises qualifiées, qui ont la capacité et la volonté de les réaliser localement», insiste Adote.

Dans le but de renforcer son argumentation, l’association prévoit de consolider les informations concernant l’impact concret de ses membres. Des sociétés telles que Soleva affirment avoir électrifié entre 100 000 et 150 000 foyers, tandis que d’autres, comme KYA Energy, œuvrent dans les régions rurales, industrielles ou minières.

« Nous sommes en train de compiler toutes ces données afin de produire un rapport consolidé sur les contributions de la SAER au développement énergétique du pays ».