Selon RTBF, le groupe émirati qui se porte candidat pour l’acquisition du Standard de Liège est WGI, World Gate Investment. Des individus impliqués dans l’affaire nous ont confirmé l’identité des investisseurs. Cette proposition fait partie des deux options encore disponibles pour l’acquisition du Standard. Ce groupe est actuellement sous la représentation de Paul-José Mpoku, ancien capitaine du Standard, avec Bruno Venanzi, qui a présidé le club pendant 7 ans, en tant que conseiller.

Nous avons effectué certaines recherches et ce qui nous a immédiatement interpellés, c’est la discrétion de ce groupe. Il y a très peu de résultats sur le web en dehors de leur site officiel et de leurs écrits. WGI mentionne sur son site web avoir été établi en 2014 aux Émirats, disposant de bureaux à Abu-Dhabi et Dubaï. Le site le décrit comme un fonds d’investissement engagé dans divers domaines tels que l’énergie, l’immobilier, l’industrie et les services de santé. Il prévoit que ses opérations se focaliseront sur le Moyen-Orient et le nord de l’Afrique, avec, selon lui, une présence significative aux Émirats Arabes Unis et en Arabie Saoudite. WGI a également déclaré avoir une présence en Europe, et l’individu présenté comme étant le dirigeant de la division européenne est un Verviétois d’origine marocaine.

Ce n’est pas le seul point de contact avec la Belgique, car plusieurs entreprises belges figurent parmi les clients éminents de WGI : Cordeel Group, Socatra, Wust, Franki Foundation et Duchêne.

Il semblerait aussi que le groupe coordonne des événements sportifs par l’intermédiaire de World GI Events. WGI fait la publicité d’un match de bienfaisance, Peacegoals 2024, sur son profil LinkedIn, qui met en scène un duel entre les icônes du football africain et celles du FC Barcelone. Mis à part cela, il est compliqué d’en apprendre davantage. Il est donc évident que ce groupe a des attaches belges, plus précisément à Liège, compte tenu de l’identité de son directeur des affaires en Europe et en Afrique.

Cela pourrait justifier les relations avec Paul-José Mpoku, natif de Verviers et l’un des dirigeants de WGI, ainsi que Bruno Venanzi, et leur attirance pour le Standard.

Ainsi, ce groupe a présenté une proposition d’achat pour le Standard. Il se trouve en compétition avec un autre postulant qui pourrait être un fonds d’investissement basé aux États-Unis. Quel est le trait partagé entre les deux postulants ? Depuis plus d’une semaine, ils n’ont reçu aucune communication d’A-CAP, et le silence persiste alors que la banque d’affaires en charge de la vente a présenté les propositions finales au propriétaire du Standard. D’après nos collègues, l’absence de réaction semble mettre les deux parties sur les nerfs, tout comme la direction du Standard.

Comment comprendre ce manque de réponse ? Il n’y a pas de réaction officielle, rien ne s’ébruite. On se pose la question chez les acheteurs si les Américains ne guettent pas l’issue du championnat et une potentielle qualification européenne pour faire monter les prix. Peu probable, étant donné que ce critère demeure hasardeux et que l’échec financier continu du club pourrait être douloureux. Le montant perdu chaque mois dépassera rapidement celui du profit, théorique, d’une participation à une coupe d’Europe.

Une autre option est que A-CAP ne soit pas contenté par les propositions soumises. Les Américains auraient exigé 24 millions d’euros en espèces. Pour l’heure, d’après les données dont nous disposons, les deux propositions se différencieraient notamment par le montant de liquidités versées lors de l’acquisition et la portion de dettes assumée. Il est important de noter que les dettes non reprises par l’acquéreur devront être réglées par le propriétaire actuel, ce qui revient à injecter des fonds dans le club. Concernant le bilan de l’opération, d’après les informations que nous avons, l’investissement de 777 Partners et d’A-CAP dans le Standard serait très éloigné du montant initial.

En vérité, A-CAP pourrait percevoir un montant se rapprochant de la valeur du stade, lorsque Bruno Venanzi l’a cédé à 777 Partners. Qu’est-ce qui pourrait décourager les Américains en quête de liquidités ? Ou les placer dans une position délicate tout en affirmant à leurs investisseurs que le club, tout comme les autres équipes qu’ils possèdent, a une valeur comptable et commerciale attrayante ?

Quoi qu’il arrive, le mutisme d’A-CAP commence à préoccuper et à épuiser de plus en plus les deux candidats qui semblent toujours en compétition. Il faut souhaiter qu’il ne soit pas de longue durée, sinon cela pourrait les dégoûter définitivement. Cela est d’autant plus pertinent étant donné que les délais pour obtenir la licence se rapprochent rapidement et que, initialement, les propriétaires en place espéraient vendre le club avant cette date limite, afin que ce soit le nouvel acquéreur qui soit en charge de garantir l’adéquation du dossier.