Le roi Charles III et sa femme, Camilla entament ce mardi 31 octobre une visite officielle de cinq jours au Kenya, sur invitation du président William Ruto alors que le pays s’apprête à célébrer ses 60 ans d’indépendance en décembre.
Le couple royal est arrivé à Nairobi, lundi. Et c’est la première visite du souverain britannique dans un pays du Commonwealth depuis son couronnement.
Le Kenya revêt une importance particulière pour la Couronne britannique, souligne RFI. Car c’est là-bas que la reine Elizabeth avait commencé son règne, en février 1952.
Cependant, durant cette visite, le roi Charles ne pourra guère laisser de place au sentimentalisme, car de nombreux Kényans attendent surtout une prise de position ferme sur le passé colonial britannique.
Même si les autorités kényanes essaient de donner une allure festive à ce déplacement du roi Charles III et sa femme, les Kényans s’intéressent peu à ce folklore.
Ce qu’ils veulent, précise notre source, ce sont des déclarations fortes, des excuses au sujet du passé colonial.
Buckingham Palace a promis que le roi évoquerait les « aspects douloureux » du passé britannique au Kenya.
Nombreux, en effet, sont les dossiers sensibles et malgré les efforts des autorités kényanes pour interdire manifestations et points presse, plusieurs communautés ont fait part de leurs réclamations envers la Couronne.
Il y a les Masaï dont les terres ont été confisquées, au début du XXᵉ siècle, les Mau Mau, combattants de l’Indépendance et la communauté Pokot que le colon britannique considérait comme séditieuse.
Il y a enfin les communautés de Nanyuki, à 200 kilomètres de Nairobi, qui subissent, encore aujourd’hui, les conséquences d’un incendie lié à un exercice militaire britannique dans la région.
Plus de 10 000 personnes sont mortes lors de la révolte des Mau Mau, un nombre que beaucoup jugent sous-estimé.
Des dizaines de milliers de Kényans ont également été détenus dans des conditions dégradantes, subissant tortures et viols. Toutes ces communautés demandent des compensations et c’est là que la situation se complique.
A noter tout de même qu’en 2013, Londres a versé près de 20 millions de livres sterling de compensation à un peu plus de 5 000 vétérans Mau Mau et a exprimé des « regrets sincères » pour les atrocités commises. Mais pour beaucoup, au Kenya, ce n’est pas suffisant.
Téléchargez nos applications