L’Aïta, forme de poésie chantée, traite depuis des siècles des sujets liés aux combats pour la libération et contre les injustices, notamment celles associées aux problèmes socio-économiques.
Des lieux de divertissement tels que les bars et cabarets des grandes métropoles marocaines aux rassemblements en milieu rural, ils se produisent lors de mariages, festivals et événements privés, enchantant un auditoire allant du plus humble au plus fortuné.
Des artistes marginalisés
Bien que l’Aïta occupe une position importante dans la culture marocaine, les artistes qui en font partie subissent encore de la stigmatisation. Les cheikhat sont fréquemment hypersexualisées et marginalisées au sein de la société : “Mes amis travaillaient comme cheikat et je l’ai fait aussi pour gagner de l’argent pour mes enfants. Grâce à Dieu, j’ai pu m’occuper de mon fils et de ma fille et les éduquer. Au début, ma famille n’était pas d’accord et je souffrais du jugement de la société, mais aujourd’hui tout va bien”, confie l’artiste Aïta, Mbarka Moullablad aussi appelé Thouria.
Parce qu’à l’Aïta, les groupes sont de composition mixte. On trouve des artistes, des chanteurs, des chanteuses et des danseuses. Tout le monde joue un rôle crucial dans ce processus de transmission.
“Le Maroc a plusieurs types de Aïta et c’est ce qui caractérise ce patrimoine. Avant d’être appelée cheikha, la femme pratiquant cet art était appelée ayata. Et elle jouait presqu’un rôle de reporter, elle transmettait les cultures d’une région à l’autre”, explique l’artiste Aïta, Rachid Kadari.
Bien que la majorité des textes de l’Aïta soient interprétés en Darija, le dialecte marocain, les cheikhat se produisent aussi en Amazigh, ajustant la musique et les paroles à leur langue et à leur région.
Bien que l’avenir de ce style musical puisse paraître précaire, ses artistes et ses fans sont convaincus qu’il perdurera.