Pour 2025, le gouvernement sud-africain a introduit un plan de budget audacieux qui comprend une hausse graduelle de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA).
Cette initiative contestée a pour but de soutenir des domaines cruciaux tels que la santé et l’armement, alors que la nation est confrontée à d’importants enjeux économiques. Enoch Godongwana, le ministre des Finances, a déclaré que la TVA augmenterait de 15 % à 15,5 % en 2025-2026, pour ensuite atteindre 16 % en 2026-2027. Pour lui, cette initiative est indispensable pour créer des revenus additionnels et offrir au gouvernement une plus large latitude budgétaire.
« Le débat a été dominé par la proposition d’augmentation de la taxe sur la valeur ajoutée, mais le débat le plus important doit porter sur la manière dont nous développons l’économie au profit de tous les Sud-Africains », a-t-il déclaré.
Toutefois, cette augmentation ne suscite pas un consensus général. Plusieurs économistes et groupements civils redoutent qu’elle n’impacte davantage le pouvoir d’achat des foyers, en particulier ceux qui sont les plus vulnérables.
Un investissement important dans le domaine de la santé.
Pour expliquer cette hausse, l’exécutif souligne le besoin pressant de consolider le domaine de la santé. En 2025, ce secteur bénéficiera d’un budget additionnel de 28,9 milliards de rands (1,5 milliard de dollars). Cette allocation sera utilisée pour l’embauche d’environ 9 300 professionnels de la santé et 800 médecins supplémentaires, dans le but d’améliorer les prestations hospitalières et les soins primaires.
Cette mesure est prise en réponse à une situation compliquée : l’Afrique du Sud compte le plus grand nombre de personnes vivant avec le VIH au monde, environ 5,5 millions de patients recevant un traitement antirétroviral. Cependant, le récent abaissement de l’aide américaine par le programme PEPFAR, qui soutenait près de 17 % de la réponse sud-africaine au VIH, menace de nombreux services indispensables.
Face aux tensions régionales, les dépenses militaires connaissent une augmentation.
En plus des allocations pour la santé, le budget prévoit aussi une hausse des dépenses militaires. 5 milliards de rands (271 millions de dollars) seront alloués à l’amélioration des capacités militaires. L’investissement est justifié par le gouvernement comme étant nécessaire pour appuyer les efforts de maintien de la paix, dans un contexte où les affrontements se renforcent à l’est de la République Démocratique du Congo.
Si ces actions sont mises en œuvre, elles affecteront directement l’économie et les citoyens. Cependant, le budget requiert encore une discussion au Parlement avant son approbation. Si le rejet se produit, l’administration actuelle pourrait être obligée de démissionner et de nouvelles élections seraient organisées.
Bien que motivée par des besoins budgétaires, l’augmentation de la TVA demeure une décision politiquement hasardeuse. On ignore encore si le gouvernement réussira à persuader les législateurs et l’opinion publique que ces sacrifices sont indispensables pour garantir le futur du pays.