Emthonjeni Awareness Centre est une ONG qui se consacre à l’aide des orphelins et des enfants vulnérables, particulièrement en lien avec la crise du VIH. Elle offre également des programmes d’aide pour les femmes et les jeunes de la communauté. Toutefois, à l’instar de nombreuses autres organisations comparables, l’ONG se retrouve actuellement confrontée aux répercussions directes du gel du Plan d’urgence du président pour la lutte contre le sida (PEPFAR) ainsi que des financements de l’USAID.
Cette mesure, décidée par le président américain Donald Trump, jette les employés et les bénéficiaires dans une grande incertitude.
Une fois de retour à la Maison-Blanche, Trump a émis un décret suspendant en grande partie l’aide internationale américaine. Une politique qui n’étonne que partiellement certains observateurs. Bien que de nombreux Africains anticipaient que la politique « America First » pourrait diminuer l’importance accordée à leur continent, peu auraient prévu une coupure aussi radicale des financements. Ce gel a entraîné l’élimination de multiples aides financières dédiées à la lutte contre les maladies, à l’instruction des filles et aux repas scolaires offerts sans frais.
Des destinataires déconcertés
Angelina Msimanga, qui a bénéficié de ces programmes, exprime aujourd’hui une inquiétude pour sa survie. Elle craint de se retrouver sans accès aux soins, ayant déjà subi une interruption de son traitement.
« J’aimerais que l’ONG puisse continuer à aider les personnes vivant avec le VIH/sida afin qu’elles puissent poursuivre leur traitement et mener une vie saine comme tout le monde, sans risquer d’abandonner leur médication », confie-t-elle.
En accompagnant plus de 200 patients touchés par le VIH/sida, Emthonjeni occupe une position essentielle au sein de la communauté. Chaque jour, son équipe de 15 collaborateurs s’engage activement à rendre visite aux malades. Selon Harriet Mutle, assistante sociale au sein de l’ONG, ces fonds étaient indispensables et leur absence représente un grave préjudice pour les plus défavorisés.
« Je serais heureuse si le président américain, Donald Trump, mettait fin à cette crise et rétablissait la situation », déclare-t-elle. « Je ne pense pas qu’il réalise à quel point ces financements nous aidaient, nous ainsi que les bénéficiaires. »
Historiquement, les États-Unis sont le principal donateur d’aide internationale, avec une allocation approximative de 60 milliards de dollars en 2023, représentant environ 1% de leur budget fédéral. L’interdiction de ces ressources constitue un véritable problème humanitaire et menace de nombreux projets à l’échelle du continent africain.
Les résidents d’Evaton aspirent à un changement de circonstances qui donnerait à Emthonjeni et à d’autres ONG la possibilité de continuer leur travail essentiel.