Si l’absence d’un gouvernement à Bruxelles et d’un budget viable persiste, le financement de la Région-capitale pourrait s’avérer compliqué. Les débats ne porteraient alors plus sur l’approbation des dépenses, mais sur la capacité à les financer. Sven Gatz, le ministre bruxellois des Finances et du Budget en affaires courantes, a lancé cet appel d’attention jeudi lors du débat en commission parlementaire concernant la nouvelle série de douzièmes provisoires à attribuer pour assurer le fonctionnement continu des services essentiels de la Région.

« Je dois constater que certains n’ont pas encore pris conscience de la situation financière extrêmement difficile dans laquelle se trouve la Région… si un nouveau gouvernement n’est pas formé prochainement », a dit d’emblée le ministre répondant aux députés. M. Gatz a notamment souligné que Belfius, banquier principal de la Région, avait réduit la ligne de crédit de 500 millions à 200 millions d’euros », « un signal clair ».

« Avec cette nouvelle situation, la Région peut tout juste assurer sa liquidité, une situation intenable si la Région reste encore longtemps en affaires courantes », d’autant qu’une baisse de la notation de la Région par Standard and Poors – sans gouvernement et sans budget – aura un impact sur les taux d’intérêt, a-t-il ajouté.

M. Gatz a indiqué qu’il soumettrait une suggestion précise au gouvernement bruxellois en affaires courantes dans les semaines à venir, visant à instaurer des mesures de sauvegarde supplémentaires pour une somme « importante », en complément du dispositif des douzièmes provisoires. « Cela pourrait réduire le poids du budget 2025 et faciliterait l’élaboration du budget 2026 ainsi que du plan pluriannuel par le nouveau gouvernement », a-t-il terminé en disant cela.