Le constat qui est fait dans le nord de la Côte d’Ivoire est que les réfugiés du Burkina Faso voisin fuient deux menaces : les attaques djihadistes qui ensanglantent le pays et les exactions des supplétifs civils de l’armée qui visent particulièrement l’ethnie Peul annonce Boursorama ce dimanche 06 octobre 2024.

 

“C’était un jour de baptême. Tout d’un coup on a entendu des coups de feu. Les jihadistes ont tué tous nos maris et nous ont menacés du même sort lors de leur prochaine visite”, raconte Ami G., une jeune femme de l’ethnie mossi, majoritaire au Burkina, en essuyant une larme qui coule le long de son visage.

 

Quelques mois après, des hommes en armes ont débarqué dans son village, près de Titao, dans le nord du pays. Le soir même, avec ses six enfants, elle a tout laissé derrière elle et a marché plusieurs jours pour fuir son village.

 

“Ils étaient déjà venus, nous avaient obligés à porter de longues robes noires. Et puis ensuite, ils nous ont menacé de représailles, parce qu’on parlait aux militaires. Là-bas, c’est la guerre, ils tuent même les enfants”, dit-elle.

 

Au bout de son périple, elle a passé la frontière pour “trouver la paix”, à Ouangolodougou, 600 km plus au sud, en Côte d’Ivoire où elle est hébergée dans un centre d’accueil pour “demandeurs d’asile” – les autorités ivoiriennes ne leur reconnaissent pas le statut de réfugié.