Lors de leur réunion à Lomé du 5 au 8 novembre dernier, les ministres des transports des pays membres de la CEDEAO ont établi une stratégie ambitieuse visant à diminuer considérablement les tarifs des billets d’avion dans la région. Ce plan sera soumis aux dirigeants de la CEDEAO en décembre afin d’être approuvé et devrait entrer en vigueur dès janvier 2026.

Cette stratégie se base sur diverses mesures, telles que la suppression de taxes considérées comme non conformes aux normes de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et la diminution de 25 % des frais liés aux passagers et à la sécurité. Il est souligné que cela représente une réponse conjointe aux défis que pose le coût élevé des vols en Afrique de l’Ouest.

Effectivement, les ministres ont constaté que les différentes taxes et frais constituaient à eux seuls près de 50 % du prix total des billets d’avion dans la région. Les voyageurs sont très affectés par une telle proportion, ce qui entrave la compétitivité des compagnies aériennes locales. Les taxes et redevances aéroportuaires en Afrique de l’Ouest peuvent atteindre 100 dollars par passager, alors que la moyenne mondiale était de 40 dollars en 2023, selon l’Association internationale du transport aérien (IATA).

Selon les responsables de l’organisation sous-régionale, la mise en place de ces réformes devrait non seulement soulager les dépenses des voyageurs, mais également stimuler l’ensemble du secteur aérien. Selon eux, les modifications envisagées permettront d’optimiser les dépenses sans compromettre les protocoles de sécurité, qui demeureront conformes aux normes internationales.

La procédure suggérée pour l’application des réductions comprend une période de transition qui s’étend sur l’année 2025, pendant laquelle les États membres devront réaliser les réformes législatives et budgétaires requises. L’objectif de cette période de préparation est de garantir une mise en œuvre cohérente et harmonieuse du plan dans tous les pays concernés.

De plus, la CEDEAO envisage de solliciter l’aide de partenaires internationaux afin de mobiliser les ressources nécessaires et soutenir les projets natifs. Dans cette optique, un Comité de Surveillance régional sera créé afin de veiller au respect des engagements pris, et des actions telles que la mise en place d’une société régionale de location d’avions et d’un centre régional de maintenance seront également mises en œuvre.

Il est également important que ces réformes soient en accord avec des projets continentaux tels que la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) et le Marché unique du transport aérien africain (MUTAA), qui visent à renforcer les liens entre les différentes régions d’Afrique.