Les virus ne font pas de discrimination, mais nous ne sommes pas tous égaux dans la prise en charge de notre santé sexuelle. L’ONUSIDA estime que l’objectif de mettre fin au Sida d’ici 2030 est entravé, non pas par le manque de connaissances, de capacités ou de moyens, mais bien à cause de l’existence d’inégalités structurelles. En effet, certains publics souffrent de discriminations multiples qui les fragilisent dans la prise en charge de leur santé sexuelle.

C’est notamment le cas pour les personnes issue de la migration et plus particulièrement certaines catégories dont les femmes, les personnes sans papiers, les hommes qui ont des relations avec des hommes. Ces vulnérabilités interviennent à différents niveaux d’analyse [(micro (individus) – méso (interactions) – macro (contexte)]. Elles sont multifactorielles et sont les conséquences d’inégalités dans de nombreux domaines de la vie qui se complètent et se renforcent entre elles.

C’est la conjonction de ces différentes vulnérabilités qui fragilisent ces publics face au VIH/IST.

De nombreuses études ont notamment établi que le parcours migratoire pouvait avoir un impact sur le risque de contamination au VIH, notamment en raison des inégalités socio- économiques et des discriminations vécues par les personnes issues de la migration. Une étude menée dans neuf pays d’Europe occidentale a révélé un taux global d’acquisition du VIH post-migration de 63 %[1]. Ce constat nous enseigne l’importance de lutter contre les inégalités de santé si nous voulons mettre fin à l’épidémie du VIH pour 2030.

[1] HIV among migrants in precarious circumstances in the EU and European Economic Area

Les discriminations envers les personnes vivant avec le VIH sont un frein à la prévention. Les discriminations envers les personnes vivant avec le VIH sont encore trop nombreuses, que cela soit dans le domaine de la vie privée, du travail dans le monde médical, etc…. Ces discriminations sont en partie le résultat de peurs dues à une mauvaise connaissance sur la transmission du virus ou de préjugés influencés par des conceptions de la sexualité, etc.

Elles influencent négativement la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH, mais ont également un impact sur la prévention du VIH.

Par peur d’être discriminées ou en réaction à des discriminations vécues dans le passé, les personnes vivant avec le VIH peinent à parler de leur séropositivité à leur entourage. Elles se retrouvent, par exemple, parfois contraintes à chercher des subterfuges pour cacher la prise de leurs médicaments aux personnes avec qui elles partagent leur vie. Elles peuvent aller jusqu’à s’exclure de la communauté ou à totalement s’isoler, ce qui a des conséquences négatives sur leur santé.

En termes de prévention, la peur d’être discriminé·e en cas de résultat positif peut empêcher de prendre les bonnes décisions pour prendre soin de sa santé sexuelle. De nombreuses personnes mettent en avant la peur du résultat comme frein principal à la réalisation d’un test de dépistage. Elles déclarent que le fait de découvrir un résultat positif signifierait « être mort·e pour la communauté ». Hors de nombreux sociologues ont mis en avant l’importance des réseaux d’entraide basés sur un partage d’origine commune dans le processus migratoire, que cela soit dans l’aide pour l’acquissions d’un logement, d’un travail, etc.

Cette peur du résultat et le report du dépistage se traduisent effectivement dans les chiffres. La proportion de diagnostic tardif reste toujours élevée : elle était globalement de 36% avec 54% chez les personnes infectées par voie hétérosexuelle originaire d’Afrique subsaharienne et 22% chez les HSH (chiffre 2020)[2].

[2] ÉPIDÉMIOLOGIE DU SIDA ET DE L’INFECTION À VIH EN BELGIQUE RAPPORT 2021, Sciensano

 

Il est donc important d’ouvrir le dialogue sur « le Vivre avec le VIH » au sein des communautés, de déconstruire l’image des personnes vivant avec le VIH, d’augmenter le niveau de connaissance sur la transmission du VIH et les nouvelles avancées (telle qu’indétectable = intransmissible) et d’instaurer une solidarité.

Des associations et leaders communautaires s’engagent aux cotés de la Plateforme prévention Sida pour organiser un événement solidaire. Cette année, Cool and Safe de la Plateforme Prévention Sida a voulu mettre à l’honneur l’implication des membres des communautés issues de la migration en Belgique dans la lutte contre le VIH.

Nous organisons donc en collaboration avec nos partenaires un événement communautaire pour célébrer la Journée Mondiale de Lutte contre le VIH. Cette événement festif et solidaire se déroulera le SAMEDI 3 DECEMBRE 2022 de 13h à 18H au Circularium (Salle Altra) à Anderlecht. Il regroupe un ensemble d’association : APLDD, Collectif Drepanocytose, Prevents, MBB, Siempre, Lisalisi, Muso Yiriwaton, Vitrine Africaine, RAQ.

Au programme : Des stands d’information et de sensibilisation, un jeu concours avec un premier prix à gagner, un flash mob, la présence d’un bus pour le dépistage du VIH et de certaines IST (infections sexuellement transmissibles), un buffet gratuit et un DJ set (DJ RAKIM) pour clôturer la soirée.

Plus d’information : TRESORS KOUADIO : t.kouadio@preventionsida.org ou au 02/733 72 99 

COOL AND SAFE : Le projet Cool and Safe de la Plateforme Prévention Sida est un projet communautaire de promotion de la santé sexuelle et de prévention du VIH/sida et des IST à avec et pour le public issu de la migration. WWW.COOL-AND-SAFE.ORG

Ensemble, luttons contre les discriminations et montrons notre soutien aux personnes vivant avec le VIH. 

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