Les dirigeants des pays membres de l’Initiative d’Accra étaient réunis en sommet dans la capitale ghanéenne mardi 22 novembre. Cela pour renforcer la coopération dans la lutte antiterroriste. Étaient représentés le Bénin, Togo, Ghana, Burkina, la Côte d’Ivoire, le Niger et le Nigeria, mais non pas le Mali, pays membre de l’initiative. Le Président du Conseil européen a été convié, un signe d’ouverture même si aucune décision importante n’a été annoncée à l’issue de ce sommet.
Discrètement lancée en 2017 par les pays du golfe de Guinée pour tenter d’endiguer la progression des groupes jihadistes vers le Sud, l’Initiative d’Accra s’est depuis ouvert au Mali et au Niger et vient d’accueillir le Nigeria comme observateur. Les pays membres ont, semble-t-il, la volonté d’ouvrir cette initiative à des bailleurs internationaux. Cela résulte certainement d’une prise de conscience que pour être plus efficace, l’initiative a besoin de moyens techniques supplémentaires et de financements extérieurs, avance une chercheuse ouest-africaine.
Signe de l’intérêt de l’Union européenne, Charles Michel, le président du Conseil européen, a fait le déplacement à ce sommet. Tout comme le ministre britannique de la Défense. Mais pour parvenir à créer un appétit chez les bailleurs, les pays membres vont sans doute devoir institutionnaliser cette initiative et accepter de probablement perdre en autonomie, ce qui n’est pas évident. Car, toujours selon cette même chercheuse ouest-africaine, les pays fondateurs avaient initialement l’ambition de créer une structure discrète, légère, avec des ressources propres. Bref, de faire l’inverse de ce qui avait été fait pour le G5 Sahel. Or, si l’Initiative d’Accra a engrangé quelques succès, elle n’a pas vraiment décollé et semble aujourd’hui un peu à la croisée des chemins. En clair, si elle veut grandir, elle doit s’ouvrir. Ce qui pourrait à terme changer sa nature.
Ce forum sécuritaire a aujourd’hui une triple mission: le partage de renseignements, la formation des personnels ainsi que la mise sur pied d’opérations militaires conjointes transfrontalières. Des opérations qui ne sont pas directement dirigées contre les groupes jihadistes, mais contre leurs chaînes d’approvisionnement et de financement.
Source: RFI
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