Le Festival de la Harissa de Nabeul, qui a eu lieu à Dar Nabeul, sur l’avenue Farhat Hached, du 3 au 5 janvier 2025, est un événement important qui attire des amateurs de cuisine, d’artisanat et de culture.
La célébration de la harissa, un condiment emblématique de la Tunisie, est une édition qui revêt une importance particulière après l’inscription de la harissa sur sa liste du patrimoine culturel immatériel par l’UNESCO en 2022. Ce renforcement met en évidence l’importance de ce plat dans les traditions culinaires tunisiennes, tout en attirant de plus en plus d’attention à l’échelle internationale.
La harissa représente un ingrédient essentiel de l’identité tunisienne.
La harissa, une pâte à base de poivrons rouges, d’ail, de vinaigre et d’épices, est un incontournable de la cuisine tunisienne. Elle est présente sur tous les repas, qu’il s’agisse d’œufs ou de poissons, de plats en sauce, de sandwichs ou encore des célèbres merguez. La harissa, originaire de la région de Cap Bon, à Nabeul, n’est pas un simple condiment, mais une véritable passion.
La cheffe et spécialiste de la harissa, Chahida Boufayed, en est l’une des ambassadrices. Dans sa demeure de Nabeul, elle choisit avec soin des poivrons biologiques, cultivés avec soin sans utilisation de produits chimiques.
« Je ne fais pas cela pour l’argent, mais par amour. C’est une histoire d’amour entre moi et la harissa », confie-t-elle.
Chaque fois que le festival a lieu, les visiteurs se pressent à son stand pour déguster cette préparation artisanale, qui est la gloire de la ville.
Une coutume qui a traversé les générations.
L’art de préparer la harissa est une pratique ancestrale, fréquemment transmise de mère en fille. La productrice de harissa Kabira Berrich explique diverses variantes de la recette, telles que la harissa fumée ou celle faite à partir de poivrons séchés, puis réhydratés et cuits à la vapeur. Il est essentiel de maîtriser cette procédure complexe, chaque producteur apportant sa propre touche avec des épices comme le cumin, la coriandre ou d’autres mélanges aromatiques.
« Faire de la harissa est un art. Si vous le maîtrisez, vous pouvez créer des merveilles », affirme Chahida Boufayed, ajoutant que cette préparation met en valeur le terroir tunisien.
Plus qu’un événement gastronomique
Ce festival, organisé par l’Association pour la sauvegarde de la ville de Nabeul, va au-delà d’une simple fête culinaire. Il représente l’essence culturelle de la Tunisie et commémore les artisans locaux qui préservent des traditions ancestrales. Outre les espaces de dégustation, les démonstrations culinaires et les ateliers pratiques, le festival offre également des expositions d’artisanat local et des animations musicales, ce qui permet d’être complètement immergé dans l’héritage tunisien.
Cette année, ce festival est particulièrement important, car il célèbre le deuxième anniversaire de l’inscription de la harissa sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, une reconnaissance qui a permis d’attirer de nouveaux visiteurs et de promouvoir la ville de Nabeul à l’échelle internationale. Le président de l’association, Zouheir Belamin, met en évidence que cette augmentation de la visibilité a contribué à faire rayonner Nabeul, un véritable centre d’artisanat et de traditions culturelles.